Des pixels qui piquent à la mère de Zatoichi
Ce film vieillit mal à cause tout simplement du gore en cgi pourri qui date de début 2000. C'est moche, ça se voit, et flingue - sabre - salement ce Zatoichi-là. Les vieux Misumi n'ont pas ce problème. Sinon c'est un bon chambara et j'aime toujours autant ses écarts musicaux.
Pouf, pouf. J'ai eu une idée géniale et tiens à la partager ici. Alors voilà, c'est un film qui raconterait l'enfance de Zatoichi. Personnage principal :sa mère, qui serait jouée par Kitano lui-même, un peu à la manière de Michel Piccoli dans Jardins en automne, pour ceux qui connaissent. On lui colle un chignon et roule. Une vieille filoute, donc, qui passe son temps à traîner dans les salles de jeu. Elle triche, se sert de son fils pour accomplir de basses besognes. Ce qui ne l'empêche pas de le frapper régulièrement, de se défouler sur lui. Un beau jour, elle s'en lasse. A cause de sa cécité, il devient un gros boulet. Et de l'enfermer dans une vieille grange au milieu d'essaims d'abeilles (clin d'oeil à Ninja Scroll : check). A lui de s'en sortir et de dompter, évidemment, son handicap, en découpant les insectes à l'aide d'un vieux sabre rouillé trouvé là. Il retrouve sa mère, ils s'engueulent (...) Ponctuation-climax : une horde de types débarque pour la zigouiller - elle leur doit un paquet de blé - et le jeune Zatoichi les dégomme tous dans la joie et la bonne humeur. Et la difficulté : le bretteur fou vient juste de naître. Pour finir, elle lui cogne la tête avec un bout de bois en lui enjoignant d'arrêter de faire son intéressant. Le soir, elle s'endort en gémissant. Elle a été blessée pendant la bataille. On croit qu'elle va mourir devant le regard humide de son fils. Mais non, elle se réveille au petit matin, l'engueule parce que le petit-déjeuner n'est pas prêt, puis ils s'en vont tous deux sous le soleil couchant en s'invectivant - FIN. 90min max, hop. Génial, non ? :)
Bien vu !
Un film de genre amusant, graphique, drôle, plein d'action, sanglant sans verser dans le guignolesque, innovant sur le plan formel, avec des choix musicaux originaux...
Zatoichi est un bon film, pas un chef d'oeuvre mais un bon film car Kitano n'a pas cherché à faire du Kitano (l'ellipse comme système narratif) et s'est plié, en cinéaste intelligent, aux codes du genre tout en y apportant sa touche mais sans jamais tenter de phagocyter son matériau de départ. Il y a des combats, une scène dans un tripot qui vaut son pesant de ce que vous voulez et surprend par son "énergie", de l'humour qui n'est jamais auto parodique, une utilisation de la musique faisant flirter le film de sabre avec la comédie musicale (et qui justifie artistiquement l’absence de Joe Hisaishi), des chorégraphies qui sans révolutionner les canons du genre y apportent une certaine évolution : la scène en «vue isométrique » -plongée- ou le personnage de Tadanobu Asano se fait le gang rival, la façon dont Zatoichi dégaine son sabre –revers- et qui participe de la réussite du duel final (effet préparé par une escarmouche dans une auberge au début) et plus généralement l’introduction d’une fluidité dans les combats qui ne doit rien à HK (ce n’est pas du Kitamura) et souvent absente dans les autres films de sabre. L’intrigue est simple, carrée, rondement menée, le combat sous la pluie (la kryptonite du masseur aveugle, la pluie gênant ses perceptions) qui évoque ceux de l’ancienne série (et les scène à la Kurosawa, dixit Kitano), n’est pas oublié, l’interprétation d’ensemble est solide et le couple Kitano/Asano fonctionne à merveille...
On pourrait mettre en perspective ce Kitano avec ses travaux précédents, mais finalement cela n’aboutirait qu’à mettre en exergue le fait que le cinéaste avait conscience de réaliser un film aux règles de bases (le genre) dont il ne fallait pas s’affranchir sous peine de se perdre. C’est donc dans ce cadre établi que Kitano construit par petite touche une personnalité filmique divergente de celle de l’original. Car voilà, le principal défi auquel il était confronté, en plus de séduire le public nippon (chose modestement faîte avec ses plus de 25 millions de dollars de recettes) était de tenir la comparaison -sans entrer en concurrence directe- avec l’ombre de Shintaro Katsu l’interprète historique du personnage. Et il faut lui reconnaître qu’il le fait plutôt bien : les cheveux blonds (opposé aux cheveux sombre de l’original) ont choqué la première fois mais dans le film cette touche de modernité une peu voyou (un peu yakuza, comme l’est l’univers de Zatoichi : jeux, tripots, gangs...) passe comme une lettre à la poste, une canne épée de couleur différente (ici rouge sang contre le marron terrien de l’original), une violence plus énigmatique que celle des films précédents (pourquoi son personnage se livre t-il à un jouissif et surprenant massacre gratuit à un moment du film ?), un zatoichi moins bonhomme et plus énigmatique dans ses rapports aux autres, un épilogue qui ouvre une nouvelle dimension dans le personnage de Zatoichi en installant un doute sur un de ses caractère fondamentaux, une ambiance générale plus fantaisiste mais qui ne tombe pas dans le « je m’en foutiste » (on est bien dans un cadre historique)...
Si vous n’avez pas encore vu >Kill Bill Volume 1 et Zatoichi et bien gardez le Kitano pour la fin. Commencez donc par le Tarantino car dans l’autre sens l’exercice de style façon geeks américain y perdrait le peu d’intérêt intrinsèque qu’on peu lui prêter... Et puis de cette façon les qualités de Zatoichi se font encore plus lumineuses.
07 novembre 2003
par
Astec
Essai (presque) transformé...
De prime abord, le projet de Kitano avait tout pour fédérer autant de crainte que d’enthousiasme.
La crainte. La crainte parce qu’on ne s’attaque pas à un mythe comme Zatoichi à la légère, parce qu’on pouvait légitimement se demander comment remplacer un acteur tel que Katsu Shintaro (qui plus est sachant que c’est cet interprète décédé en 1997 qui a fait la légende de Zatoichi en créant de toute pièces ou presque le personnage), parce que rien n’indiquait que Kitano saurait rentrer dans le carcan étroit imposé par l’univers de la série et y faire son nid sans perdre le spectateur en route. La crainte aussi parce que les circonstances dans lesquelles le projet s’est retrouvé entre les mains de Kitano (qui devaient à l’origine se cantonner à l’interprétation du rôle titre tandis que Miike Takashi se serait occupé de la mise en scène) ne sont pas restée secrètes bien longtemps après que le réalisateur de Ichi the Killer a été vidé de ses fonctions par les producteurs de peur qu’il ne fasse ce à quoi il a habitué le public c'est-à-dire le plus grand n’importe quoi. La crainte parce qu’on savait depuis longtemps de quelle couleur sont les cheveux de Kitano dans le film, parce que ce n’est pas Hisaishi qui s’et occupé du score, parce qu’on se souvient de Getting Any ? et qu’on ne pouvait pas imaginer sans sueurs froides ce que Kitano allait faire de sa « totale liberté artistique ». La crainte enfin parce que Kitano ne s’est jamais caché d’un manque d’intérêt certain pour la série originale, notamment à cause de Katsu Shintaro qu’il jugeait trop cabotin et était loin d’apprécier…
Oui mais l’enthousiasme. L’enthousiasme parce que Kitano reste un des plus grands cinéastes nippon en activité et que le principal reproche qu’on pouvait lui faire jusqu’à présent (à savoir l’utilisation à outrance d’une « Formule-Kitano » qui fait se pâmer le critique européen plus vite qu’il n’en faut pour faire bouillir de l’eau salée pendant une éruption du Fuji-Yama) n’avait plus de raison d’être vis à vs d’un tel projet. L’enthousiasme parce que Zatoichi reste, 14 ans après le dernier épisode tourné, une série culte tant par son originalité intrinsèque que pour le souffle qu’elle su insuffler au chambara des années 60-70 en cultivant un mélange détonnant de matatabi no mono, de shomin-geki, de chambara et de jidai-geki. L’enthousiasme parce qu’on a pu voir dans Tabou de Oshima Nagisa ce que vaut le duo Kitano Takeshi/Asano Tadanobu, l’enthousiasme enfin parce qu’un deuxième Kitano dans l’année, six mois à peine après le très beau Dolls, ça ne se refuse pas.
Alors qu’en est il ?
Difficile à dire de prime abord car il est presque autant de réserves qui se vérifient que de franches satisfactions. Ainsi, le film fourmille de détails qui auront tout pour ravir tout autant les amateurs de Zatoichi la série que ceux de Kitano, mais il recèle aussi un certain nombre de défauts qu’on eu pas forcément pardonnés si l’entreprise n’avait pas été si ambitieuse. Du très bon pré-générique au surprenant et irrévérencieux (que Kitano prétende avoir voulu rendre hommage à l’épilogue traditionnel du shomin-geki fleure bon l’hypocrisie et l’explication spécieuse) final, Zatoichi délivre beaucoup de raisons de l’aimer mais aussi malgré tout de quoi agacer à plusieurs reprises son spectateur.
Pourtant, on ne peut pas dire que Kitano ne s’est pas montré respectueux de la série. Hormis le personnage en lui-même qui déplaira peut être aux fans de Katsu Shintaro puisqu’il perd en altruisme et en grotesque ce qu’il gagne charisme et en ambiguïté, hormis les combats de sabre nettement plus proches d’un Baby Cart par exemple, et hormis bien sûr les intermèdes musicaux qu’on peine à imaginer dans un épisode « traditionnel » de Zatoichi, on retrouve à peu près tout ce qui faisait le prix de la série originale : la structure classique fortement inspirée du Yojimbo de Kurosawa Akira, les sens auditif et olfactif surdéveloppés de Zatoichi, les saillies humoristiques (même si elles sont ici plutôt plus nombreuses et si la « touche Kitano » y est parfaitement reconnaissable) , les scènes de jeu, de combat de sabre, un petit peuple japonais que Kitano nous montre avec la plus grande affection dans l’exercice des gestes qui lui sont propres, les yakuzas sans foi ni loi qui perturbent l’équilibre d’une paisible bourgade de l’ère Edo… Et à Kitano d’ajouter à ce canevas original respecté un bon nombre d’idées plus ou moins de son cru (les heurts des outils des paysans qui forment plus ou moins une symphonie hip-hop font furieusement penser à ce qui avait déjà été fait dans le Dancer in the Dark de Lars von Trier, un hasard ?) telle le concours de la musique donc, mais aussi diverses histoires secondaires qui se greffent sur la trame principale (celle des deux Geishas prend particulièrement bien) sans qu’on ait l’impression d’un quelconque rejet, les nombreuses touches d’humour qui interviennent sans marquer de rupture, la magnifique scène sous la pluie qui rend un hommage patent aux Sept Samouraïs de l’Empereur Kurosawa ou encore le très touchant couple des personnages du rônin déshonoré (interprété par un Asano Tadanobu qui n’a de cesse d’impressionner par sa constance dans l’excellence) et de sa femme malade. Enfin on notera que la mise en scène tout autant que l’interprétation de Kitano se départissent enfin des (nombreux) effets de signature du réalisateur de Hana Bi ce qui est évidemment salutaire et rafraîchissant à la fois.
A lire cet inventaire des multiples réussites de Kitano dans cette tentative qui, on ne l’a que trop dit, avait tout d’un projet-piège, on finirait par croire qu’il s’agit d’un succès intégral. Pourtant on le sait, le film renferme trop de défauts pour parvenir à se hisser au niveau des plus grandes réussites de son réalisateur, Hana Bi et Sonatine en tête. Ainsi on regrettera que le montage, pourtant brillant durant la plupart des scènes de sabres, s’avère relativement médiocre sur la durée du film avec (et c’est un comble pour un cinéaste aussi rôdé dans cet exercice) au moins un faux-raccord évident et plusieurs plans absolument inutiles (SPOILER sans compter la répétition superfétatoire du premier meurtre des geishas FIN DU SPOILER). Pareillement, les collaborations avec Hisaishi nous avaient laissé un bien meilleur souvenir en matière de score que la partition accablante délivrée par Suzuki et qui vient entacher la scène finale alors que l’idée de base était très séduisante. C’est d’ailleurs peut être la seule composante du film qui bascule du côté du populisme quand l’ensemble relève de l’excellent divertissement populaire. Par ailleurs, on regrettera que le recours au numérique lors des effusions d’hémoglobine soit parfois beaucoup trop voyant pour se justifier exclusivement par une volonté de donner un « côté cartoon » à ces scènes (puisqu’il semble que c’était l’intention de Kitano). SPOILER Enfin certains déploreront le trop-plein d’audace de Kitano quand il se permet vers la fin du film (alors qu’il s’était montré très respectueux jusque là) de laisser planer une ambiguïté autour de la cécité de Zatoichi. Bien sûr, cela apporterait une réponse à ceux qui cherchent à tout prix une explication logique à ses troublantes performances de bretteur, mais il faut bien rendre compte que c’est cette caractéristique du personnage qui fait tout l’intérêt de la série et sa remise en question apparaît comme une maladresse ou pire, de la complaisance vis-à-vis du matériel d’origine. FIN DU SPOILER
Cela dit, Zatoichi version Kitano rester un excellent divertissement et constitue une belle réussite en ce qui concerne la réappropriation du "mythe Zatoichi". Pour ces deux excellentes raisons mais aussi et surtout parce que ce long-métrage permet à son réalisateur de se renouveler enfin, il constitue malgré ses quelques défauts un des maillons forts de la filmographie de Kitano.
Un exercice de style assez jouissif
Voir le Zatoichi de Kitano sans connaître les originaux, ce n'est sûrement pas la meilleur façon de découvrir cette série mythique, mais c'est au moins la certitude de donner un avis objectif du film sans avoir été influencé par les précédents opus. Or, à la manière du personnage qui ne voit rien mais qui voit tout, même sans avoir vu aucun des prédécesseurs, on sent bien dans le film ce qui a été importé et les ajouts de Kitano. Le film y trouve sa limite, Kitano s'appropriant en partie le mythe, mais sans réussir un film aussi personnel que ses meilleurs.
En effet, si l'on s'éloigne de son univers habituel en quittant l'époque contemporaine, on retrouve certains éléments typiques de son cinéma. Sa manière de filmer, évidemment, mais aussi ses touches d'humour, qu'on pourra juger soit déplacées dans un film qui ne lui appartient pas vraiment, soit bienvenues pour renouveler le mythe. N'ayant pas été influencé par les autres films, j'ai trouvé la touche d'humour efficace, mais un peu trop superposée sur le reste. De même, certains passages musicaux (avec les outils ou le final dansé) apporte une certaine originalité, mais entâme la cohérence.
On est donc à la fois surpris et ravi de l'être (c'est si rare au cinéma...), tout en étant à la fois un peu gêné tant on sent les entorses à l'esprit du genre. Kitano s'amuse, c'est évident, même si cela peut sonner comme de l'irrévérence face à un tel mythe. Ceci mis de côté, le reste est fort satisfaisant, avec une interprétation de très grande qualité, une histoire simple mais qui développe très bien des sous-intrigues jamais inutiles, des scènes d'action d'une sacré nervosité, et une réalisation globalement excellente. On regrettera évidemment les effets spéciaux parfois trop voyants, mais qui d'un autre côté apportent beaucoup aux scènes d'action.
Au final, même si le film comporte quelques longueurs et se montre moins convainquant musicalement parlant que les autres Kitano, il garde assurément la patte du génial auteur, et se révèle être un film hybride très plaisant, assis entre la personnalité de son réalisateur et son histoire déjà très fournie. Ce n'est sûrement pas le meilleur Kitano, mais si tous les films de commande ressemblaient à celui-ci, le cinéma ne s'en porterait que mieux.
Une étape supplémentaire
Lorsqu’on regarde Zatoichi, on se dit que Kitano a franchi une sacrée étape depuis ses films de yakuza des années 90 dont l’apogée est Hana-Bi. Cette étape est tout d’abord artistique, car il n’hésite plus désormais à sacrifier le sacro-saint « style Kitano » composé d’ellipses récurrentes, préférant adapter sa mise en scène et son montage à l’histoire qu’il raconte. Elle est aussi et surtout la reconnaissance mondiale depuis le Lion d’Or à Venise de 1997, qui lui confère une liberté thématique et budgétaire bien plus conséquente. Ainsi, après une comédie sentimentale entre un adulte et un gosse, une escapade à L.A. et une histoire d’amour impossible esthétisée, le voici s’attaquant sans complexes à un mythe dans l’archipel nippon, le célèbre sabreur aveugle Zatoichi qui a donné lieu à une vingtaine de films dans les années 60-70.
Autant le dire tout de suite, tout n’est pas réussi dans son œuvre. La fin, par exemple, a de quoi dérouter : en effet, le vrai-faux rebondissement sur l’infirmité de Zatoichi ou la chorégraphie musicale avec l’ensemble des personnages ont de quoi surprendre, mais pas forcément dans le bon sens ; même si Kitano se permet tout, reste que ça fait parfois « too much », d’autant que les effets spéciaux utilisés – avec parcimonie heureusement – ne sont pas toujours du meilleur goût. Ces quelques reproches mis à part, force est de constater quand même que Kitano signe un excellent divertissement mélangeant combats au sabre tranchants et gags plutôt inspirés. Le scénario ne se cantonne pas à Zatoichi ; il laisse une large part à la description d’une société japonaise basée sur la loi du plus fort (et dire qu’on nous bassine aujourd’hui avec l’insécurité dans les rues…), et se concentre sur le destin triste de 2 orphelins vengeurs déguisés en geishas itinérants. Dans les meilleurs moments, Kitano réussit à atteindre un niveau de poésie et de contemplation époustouflant, sublimé par une bande-son très « sakamoto-ienne » qui transcende certaines scènes : citons par exemple la répétition de danse du jeune homme travesti ou la mise à feu par 5 hommes de main de la cabane où Zatoichi avait trouvé refuge initialement, scène où l’on regrette que Le Seigneur des Anneaux n’ait pas cette dose de magie supplémentaire.
Bénéficiant d’une superbe reconstitution de l’époque (on sent les moyens financiers…) et d’une interprétation sans failles (Kitano est excellent, mais les seconds couteaux ne le sont pas moins), Zatoichi a tout pour plaire au grand public. Enfin, presque.
Grand Kitano
Un film qui n'a rien de traditionnel, la vision de Kitano du monde transposée à l'époque des samouraïs. Cela nous donne des personnages avant tout seuls face au monde et aux autres, traduit par des plans parfois superbes, au milieu d'une violence dont nul ne saurait s'affranchir. A coté de cela les combats sont d'autant plus efficaces qu'ils sont simples, même si l'utilisation des effets numériques peut perturber. Et puis Kitano lui-même ne porte pas seulement son personnage, il le vit et cela se ressent d'un bout à l'autre avant qu'il ne se lache sur la dernière scène. Le final musical fait aussi partie des morceaux d'anthologie à voir et à revoir même en dehors du contexte du film.
Bas les masques
Le film entier est organisé comme un théâtre, exhibant ainsi son évidente filiation au kabuki. Non sans rappeler le cinéma de King Hu, l’action se passe dans un village isolé du monde. L’auberge, le temple dans la montagne, c’est le dispositif d’une narration en lieu clos qui est repris.
L’idée, bien que simple, n’en est pas moins belle : d’une manière visuelle ou oral chaque protagoniste est introduit par un rôle originel ainsi qu’une fonction dans le village. De là le film cherche à identifier chacun d’entre eux. D’un côté des statuts, de l’autre des corps. Chacun doit être mis en relation ; à chaque corps correspond un statut : il s’agit de faire tomber les masques.
Tout ceci est mis en scène dans un style purement kitanien. Le personnage principal est pour ainsi dire muet, ne répondant que par des rires et autres sons monosyllabiques. A croire que chez Kitano le mot exprime moins d’authenticité que le son pure. En effet, par ce dispositif le personnage de Zatoïchi paraît plus vrai. Joie, colère, violence, douceur, tout chez lui est sans détour. Le personnage possède ainsi quelque chose à a fois d’enfantin (naïf) et d’animal (instinct).
Deux variations évidentes apparaissent néanmoins dans le cinéma de Kitano : D’une part la gestion de la violence, d’autre part le rapport à la mort.
Kitano a toujours posé en principe la nécessité de ne rien ajouter à la violence. La retranscription brut (ou presque) de ce qui a été enregistré est la règle. La caméra est froide, neutre, témoin impuissant des événements. La violence et la mort sont des choses graves, sérieuses. Il ne faut en aucun cas en diminuer l’importance en essayant d’en faire du sensationnel. Chez Kitano, un corps qui meurt est un corps qui tombe. Le plus souvent, la vie quitte le corps en étant hors-champ. Un raccord son ou d’action montre ensuite un corps déjà mort, figé sur sa dernière crispation, qui tombe. La plus belle illustration de ce dispositif restant bien entendu la scène du bar dans Sonatine
.
Avec Zatoïchi, kitano abandonne définitivement ce rapport sombre, ce discours dur. Violence et mort son devenues des éléments de son cinéma. Il les a finalement intégré et ne les traite plus comme sujet.
Ainsi, Zatoïchi est traversé par une vibration heureuse qui, sans toucher à ce qui fait le cinéma de Kitano, le rend encore plus délectable. Alors qu’on pouvait s’inquiéter d’un enlisement du réalisateur à la fois sur une histoire déjà mainte fois adapté au cinéma, mais également dans un dispositif personnel épuisé qui n’aurait plus rien à dire, Kitano prouve avec Zatoïchi qu’il est un grand réalisateur. Il renouvelle ici son cinéma sans rien perdre de son identité.
Et pour quelques yens de plus...
Pour commencer, précisons que Zatoichi est un film de pur mercenaire -mais après tout Leone, le cinéaste qui introduisit cet aspect-là dans le western, racontait toujours en interview faire ses films "pour manger"-: Kitano n'aime pas particulièrement la série originale mais il exécute son contrat pour Saito Chieko, propriétaire septuagénaire d'un célèbre club de strip tease de l'Asakusa natal du cinéaste très prisé des intellectuels dans l'immédiat après-guerre et aujourd'hui "lieu de détente" pour salarymen nippons. Cette femme put se faire un carnet d'adresses dans le show business, devenant une amie fidèle d'un Katsu Shintaro venant souvent flamber dans son club. Après sa mort, elle voulait qu'un Zatoichi soit refait et avait en tete Kitano pour le role-titre. Elle finit par faire sa connaissance et lui fait la proposition qu'il accepte comme challenge -un peu comme remplacer Sean Connery dans un Bond- et parce qu'il y voit potentiellement un succès au box office -le film sera d'ailleurs numéro 1 au BO nippon-.
Zatoichi n'est donc pas Hana Bi ni meme Dolls mais il a au moins le mérite de faire savoir très vite qu'il n'en a pas la prétention. Le pitch de cette tentative de Kitano de se réapproprier le chambara, ce n'est rien de plus que Yojimbo version Kitano: un samourai solitaire qui arrive dans un village terrorisé par des bandes rivales et va se poser comme le défenseur de la veuve et de l'orphelin face aux bandits. Du mille fois vu donc. Mais à défaut d'inventer la poudre, Kitano connait assez ses classiques pour la faire bien parler tout en amenant des éléments personnels. Après Dolls qui renouvelait déjà son approche de la violence, il propose encore autre chose ici, les fans de la Kitano's touch qui auraient espéré un Aniki mon Frère chambara -i.e. le personnage cinématographique Kitano et le style Kitano parachutés chez les samourais- en seront peut-etre frustrés mais il valait mieux que Takeshi s'écarte d'effets de signature pillés à tort et à travers: un filmage frontal de la violence et des geysers de sang dans la lignée (final de Sanjuro)/Babycart version numérique allié à un dynamisme d'exécution hérité du cinéma d'action moderne, un choix de réalisation pour les combats au sabre qui fait évoluer le genre plus qu'il ne le révolutionne mais hautement efficace et jouissif. Son style de jeu a également évolué: alors qu'on se serait attendu qu'il confronte son personnage cinématographique et son style de jeu à la figure de Zatoichi, Kitano offre un jeu plus expressif correspondant bien au personnage de Zatoichi; le coté peu expressif du Kitano old fashion n'aurait pas convenu à cette figure à la distance tranquille et moqueuse en descendance directe des westerns spaghettis, surtout que les personnages du film sont des figures hautes en couleurs éloignées de ses yakuzas aux visages figés mais expressifs.
Qui plus est, si la touche Kitano se situe dans une réalisation personnelle meme si sans effets de signature, elle est également dans le traitement du personnage qui ne se limite pas aux questions capillaires: Zatoichi tue mais ce n'est pas pour l'argent. Pour défendre les paysans? Ses actes et sa posture sont quand meme loins de la bravoure des 7 Samourais. De là à penser qu'il utiliserait des alibis moraux pour assouvir son plaisir à "sabrer" tout ce qui bouge vu que ses actes ne sont jamais explicités par le film... Ici, Kitano réussit donc à rendre hommage a un de ses maitres tout en évitant le déjà vu. Aux longs moments contemplatifs chers au cinéaste s'est substitué un élément pas négligeable dans une bonne série B d'action: l'humour le plus souvent bien plus efficace ici que dans Brother. Le temps passé par Zatoichi au village est ainsi l'occasion de passages hilarants meme si certains d'entre eux ne font pas dans la dentelle:SPOILER le jet "à l'aveugle" de morceaux de bois, le lancier s'entrainant tous les jours autour de chez lui alors que la guerre est finie, le joueur se ridiculisant en tentant d'imiter la technique de reconnaissance à l'ouie des dés du masseur aveugle lors des paris, la façon dont Zatoichi reconnait "à l'odeur" le sexe des geishas, les enfants ridiculisant un adulte lors d'un entrainement au maniement du sabre, un des personnages au physique ingrat cherchant à se maquiller en travesti -là c'est assez lourd- sans compter quelques dialogues ne manquant pas de mordant. FIN SPOILER
Kitano peint en outre une gallerie de figures pittoresques parfois approfondies par l'usage de flash backs explicatifs: le personnage d'Asano Tadanobu -égal à lui-meme donc grand, Kitano a eu la bonne idée de le caster pour exploiter une alchimie entre lui et Asano déjà existante dans Tabou- en garde du corps mercenaire à la Yojimbo -sans le coté crade assumé- occasion de montrer la dureté et la rigueur des entrainements au sabre en bois et d'exploiter psychologiquement le rapport maitre/élève lorsqu'Asano doit exécuter une mission -je n'en dis pas plus...-, les deux geishas -un frère travesti et sa soeur- nées dans la richesse mais au destin brisés par des bandits asoiffés d'argent, la femme qui accueille Zatoichi, les ninjas entre autres. Sauf que concernant ce point précis le film souffre des intentions post-modernes ultravisibles du cinéaste: en faisant ces flash backs afin d'enfoncer le clou kurosawaien du film, Kitano offre des moments certes intéréssants mais qui déséquilibrent la structure narrative du film, lui faisant du coup perdre de l'impact et de l'efficacité en tant que série B d'action. A part ça, le film est l'occasion pour Kitano de célébrer certaines traditions japonaises: la mise en scène se fait attentive aux gestes agricoles au début du film et au travail de reconstruction d'une partie du village à la fin, au cérémonial des spectacles musicaux des geishas.
Certains diront à tort que le côté réactionnaire du cinéaste transparait trop dans le film, verront du "retour à la terre" là où il n'y a que de la célébration des petites gens -paysans, geishas, tenanciers de bars modestes- et de leurs coutumes, bref voir du populisme là où il n'y a que de l'affection jamais compatissante pour le peuple et du cinéma populaire qui n'en est pas pour autant démagogique. SPOILER Le film s'achève en outre sur une grande scène de tap dancing à l'allure un peu trop "tambours du bronx" mais assez jouissive alternée avec la fin des aventures de notre héros, c'est du n'importe quoi à la HK des mauvais jours qui passe sur le fil parce que le projet assume pleinement son manque de sérieux, le mercenaire Kitano a de toute façon à ce stade rempli son contrat et se permet donc de jouer les dilettantes. FIN SPOILER Hors combats, la mise en scène n'invente pas la poudre mais sait la faire parler en maniant bien le travelling et la focale tout en offrant quelques beaux moments de cinéma: la scène qui croise le présent du frère et de la soeur répétant adultes leur numéro musical avec les memes instants faits juste après qu'ils aient tout perdu enfants, les images de ce qui est raconté se superposant dans le meme plan au récit de certains personnages. Mention spéciale quand meme à Yamamoto dont les costumes participent de l'effort de reconstitution d'époque sans tomber dans le tape à l'oeil et aussi pour une raison bien moins flatteuse à un score sous influence tap dancing et mauvaise série télé qui fonctionne sur le fil par son coté décalé sans égaler et de très très loin les partitions d'Hisaishi.
Au final, Zatoichi est réussi en tant que relecture d'un mythe du cinéma japonais : après un Dolls inabouti mais risqué, Kitano réussit l'exploit d'étonner à nouveau avec un film de commande faussement mineur, bourré de gros défauts mais apportant du neuf sous le soleil du chambara. Malgré un manque de la maîtrise qui aurait pu en faire un grand Kitano (outre les points de réserve mentionnés plus haut le film n'est pas toujours irréprochable niveau montage, un peu longuet même par moments), Zatoichi confirme que s'il n'a pas encore retrouvé son meilleur niveau des années 90 l'inspiration est en voie de renouvellement chez Kitano, alors que meme s'ils étaient intéréssants Kikujiro et Aniki inquiétaient par moments de ce point de vue.
Pas inoubliable, mais un essai transformé.
Kitano s'empare de la canne du Zatoichi de Misumi pour une réadaptation plutôt soignée dans son ensemble. A défaut de transporter le spectateur dans un univers propre à celui de Kitano, ce Zatoichi nous convie plutôt à un spectacle agréable, sans retenue, rendant un bel hommage au film éponyme de 62. Il y a tout ce que peut raffoler le fan de chambara : des méchants carrément idiots, des alcooliques et des sabres à n'en plus finir. Ca pourfend dans tous les sens, les scènes de meurtres sont cette fois-ci exagérées par des gerbes de sang numériques bien foutues et à des mises à mort dignes du western italien.
C'est simple, le duel de fin fait obligatoirement penser à celui d'un Leone avec ses préliminaires et sa sentence de mort aussi brève que théâtrale. En dehors de sa violence plutôt appuyée, Zatoichi puise ses qualités dans son ambiance légère et sucrée, mélangeant humour et dérision sans aucune gène. On pourrait même y voir un Kitano souriant et prenant vraiment son pieds dans la peau du masseur aveugle, bien entouré, il est vrai, par une brochette de personnages saugrenus tout droit sortis de la planète Mars. Il y a ce gros gamin samouraï courant dans tous les sens, ces boss yakuza aussi peureux que ridicules, ou bien ce Shinkichi pensant que la chance peut revenir une fois les yeux totalement fermés.
A ce joyeux bordel, il manque une musique plus intéressante. En dehors de fabuleux bruitages (faisant presque office de musique), on passe souvent du bon au mauvais (fabuleux thèmes contre mélodies ratées au synthé...Hisaishi n'étant plus là, on fait avec les moyens du bord). De plus, si la réalisation est réussie, on pestera contre un manque de fantaisie. Je préfère les cadres statiques d'un Hana Bi, Sonatine ou Kikujiro. Mais là c'est sûrement la nostalgie qui ressurgit, étant donné qu'après DDolls le style du maître ne sera plus jamais le même.
Esthétique : 3.75/5
Musique : 2.75/5
Interprétation : 4/5
Scénario : 3/5
Un Kitano fantastique
Un Kitano fantastique !!!
On y retrouve sa touche : alterner joie et tristesse, montrer le grotesque des deux. Kitano c'est comme la vie, c'est beau ou moche, ça fait rire ou pleurer, c'est grotesque et injuste.
C'est étonnant de pouvoir voir un film où l'on rit aux éclats à un moment, d'autres on a les larmes aux yeux, et où on trépigne pendant les combats (sanglants, Kitano oblige). Bref, un film
énorme !
Et comme d'habitude, une musique
sublime. On sent que Kitano Takeshi s'est fait plaisir dans ce rôle sur mesure.
10 novembre 2003
par
Alan
Dancer in the dark
Pas facile d'emboîter le pas au mythique Shintaro Katsu dans le rôle (de sa vie) de "Zatoichi"; mais KITANO n'est pas l'un des plus appréciés artistes nippons pour rien et sait s'affranchir de la série avec intelligence.
Tout d'abord en se détachant très clairement de son modèle en apparaissent les cheveux peroxydés. Blond contre noir et une volonté évidente d'affirmer de ne pouvoir égaliser la force de son prédécesseur. Mieux : Kitano s'efface intelligemment au profit d'une histoire riche en personnages secondaires pourtant si typiques de la série originale. Loin du nombrilisme (et pour cause) de l'acteur original, il n'apparaît finalement que peu de temps à l'écran, là, où KATSU aimait à s'adonner en spectacle et de se mettre en avant (surtout en reprenant les rênes de la franchise dans les années '70s) jusqu'à chanter la chanson générique en début, milieu et fin de chaque épisode.
Ensuite KITANO plie son univers à celle de la série - et non pas l'inverse. Tous les codes sont respectés, les clins d'oeil à la série originale sont nombreux et les scènes "obligatoires" toutes présentes. Maître dans l'art du "hors champ", Kitano use et abuse des coups de lames meurtrières et montre avec un plaisir quasi-sadique non plus la conséquence d'un coup porté "hors champ", mais du début jusqu'à la fin avec force geysers de sang, doigts coupés et crânes fendus. Dans la droite lignée des derniers épisodes plus sombres de al série, Kitano hérite donc du degré de violence élevée et le réadapte à celui pratique de nos jours.
En revanche, il n'hésite pas à s'approprier des aspects du matériel original, notamment en casant quelques truculents personnages secondaires (dont le "samouraï en herbe") et un humour typiquement KITANO-esque (collègue coupé par un premier rônin tirant trop fébrilement son épée; séances des jeux de hasard; coupures en forme de "Z" comme...Zatoichi). Et de carrément remettre la série à sa sauce, en proposant d'étonnantes scènes musicales ET sa propre interprétation quant à savoir si "Zatoichi" est réellement aveugle.
Les fans de la série originelle ne peuvent donc aucunement hurler au non-respect, surtout que l'intrigue pourrait être intervertie avec n'importe quelle autre intrigue de la série: y figurent l'amour du masseur pour le saké et les jeux de hasard; l'adversaire réputé invincible; des méchants qui n'en sont pas vraiment et vice-versa...Kitano exprime d'ailleurs son profond respect dès la première scène, où des adversaires lui dérobent sa fameuse épée - selon eux - la seule force du bretteur réputé...
Les non-initiés en auront pour leur argent avec cette complexe histoire de maintes trahisons et vengeances rondement menées; mais KITANO a senti dès le départ, que personne ne saura sans doute jamais arriver à la hauteur du mythe KATSU et l'unique interprète manque effectivement cruellement à l'appel...
Western sushi
Sans doute l'un des films de Kitano les plus connus – si ce n'est le plus connu – par chez nous, ce
Zatoichi situe son intrigue dans le Japon du XIXe siècle, à la grande époque des paysans, des ronins et des bourgeois peu scrupuleux. Kitano lui-même se met dans la peau d'un masseur aveugle qui manie le sabre comme sa poche et résiste par conséquent à n'importe quel coup bas tenté par quelque quidam malintentionné. Nomade, il va atterrir dans une bourgade de montagne sous le joug d'un gang à la cruauté facile, qu'épaule un samouraï aussi fauché que surdoué (Tadanobu Asano, le SM timbré d'
Ichi the Killer). Les choses ne continueront pas à se passer ainsi: Zatoichi va se charger de nettoyer la racaille du village à grands coups de sabre plus rapides que l'éclair. Le premier élément qui interpelle le fan de Kitano, c'est l'esthétique du film: on constate bien vite que
Zatoichi a bénéficié de moyens techniques honorables (photographie luxueuse), mais l'on remarque également que Kitano laisse ici tomber les plans fixes de ses œuvres antécédentes en optant pour une mise en scène nettement plus mobile. Autre changement par ailleurs, au rayon de la bande-son: Hisaichi cède sa place à Keiichi Suzuki, qui compose là de très intéressants thèmes au synthétiseur, à la tonalité sombre, loin des partitions lyriques du premier. Ce renouveau artistique n'est pas un mal en soi, car il démontre que le cinéaste sait évoluer ou modifier son style sans peine, passant d'un métrage très intimiste et audacieux à un autre plus accessible. Les inconditionnels de la première heure pourront regretter cette absence de poésie mélancolique et d'humour absurde qui caractérisaient la plupart des autres films de Kitano, mais difficile de ne pas bouder son plaisir à l'arrivée, tant
Zatoichi recèle de bonnes scènes. Si le récit tend parfois à traîner la patte – et aussi qu'un justicier blond platine au XIXe siècle, ça le fait pas des masses –, de jouissives séquences de massacres au sabre compensent ces petits écueils. Les trucages numériques et le sang artificiel ont beau ne pas toujours s'avérer crédibles, on nage en plein « manga style » et le tout se veut tellement décomplexé qu'on jubile franchement à la vision de ces carnages peu avares en hémoglobine. Mais le plus essentiel encore réside dans le fait que
Zatoichi n'est rien d'autre qu'une formidable initiation au rythme, culminant lors d'un extraordinaire final où des danses de claquettes, remarquablement chorégraphiées par The Stripes, bouclent le film sur une note festive. On ne connaissait pas Kitano en tant qu'adepte de ce genre de choses, mais on ne regrette pas cette découverte !
KITANO a souvent fait des films lents (dolls en est le paroxysme), zatoichi ne déroge pas à la règle. bonne ambiance, bon esthétisme, bonne réal, par contre effets numériques bien ratés dans les plans de face, un brin ennuyant quand meme (la scene finale-comédie musicale), mais talentueux pour tous le reste.
et un chef d'oeuvre de plus au tableau de chasse de Kitano!
tout simplement exceptionnel!
digne film de samourai qui reprend l'histoire de Zatoichi, un mendiant aveugle, joué merveilleusement bien par un Kitano eblouissant.
avec ceci,une touche humoristique particulierement bien dosé dont seul Takeshi Kitano a le secret.
conclusion: un pure moment de bonheur. magnifique tout le long, hilarant par moments et renversant par d'autres. que demandé de plus! merci encore Takeshi Kitano! ;=)
Mention très bien!
Ce film sent bon l'hommage en forme de détournement, que ce soit par l'intrusion de l'humour typiquement kitanien ou par la photo grisatre et les infidélités jouissives (par exemple le duel final au cours duquel Zatoichi déguaine avec sa main à l'endroit!!!). La chorégraphie finale, je n'en ai pas encore bien saisi l'interêt mais il est sur qu'elle est très belle. Quant au combats, ils garantissent le quota d'hémoglobine qu'on est en droit d'attendre. Au final, même en dehors de ses marques dans un film exploitation-like, Kitano s'en sort plus qu'honorablement.
De l'action, de l'humour...filmés avec un savoir faire énorme, accompagné en plus par une musique qui colle bien à l'image.
Une excellente interprétation générale, Kitano étant magistral dans son rôle !
Une photo, une image...même les effets numériques du sang, incrusté en relief donne une poésie aux combats malgré leur violence.
Bref, çà se laisse regarder sans faim, on admire, et on ne quitte plus l'écran des yeux.
Et puis, Kitano, ce n'est pas juste Sonatine ou Getting Any...il prouve encore qu'il peut surprendre dans tous les genres...
Kitano en samouraï... en rêve qui se réalise !
Un film original pour un Kintano qui restait depuis longtemps accroché à des films situés dans l'air du temps.
On reconnait sa patte artistique et son humour est toujours aussi agréable.
Le scénario est très bien ficelé et la fin réserve une bonne surprise.
Le point noir qui je garde en tête est l'effet des gerbes de sang qui ont l'air d'être rajoutées numériquement (c'est peut-être le cas d'ailleurs) et qui ne se fondent vraiment pas du tout dans les scènes. C'est génant, moi qui aime tant les belles et habituelles éffusions des films de samouraï ^_^.
pas mal mais...
Pas mal mais j'ai pas particulierement accroché . Pourtant ce film à tout pour plaire.
moi je prefere dolls (ahhh magnifique !!!)
Blind Fury, le retour
Très sympa et divertissant. Comme d'habitude assez accessible, on troque cette fois-ci les 9mm contre des sabres et les mocassins cirés contre des sandales en bois. Le côté extravagant, voire "cartoonesque" des combats est jouissif au possible, malgré les immondes effets numériques (pourquoi, mais POURQUOI???). Fort heureusement, ceux-ci ne sont en définitive pas trop envahissants.
Finalement on constate que quel que soit le contexte de l'histoire, Kitano reste fidèle à lui-même, et en ce qui me concerne ça me convient tout à fait.
Sujet de bac philo en l'an 3028 : "Kitano est-il fou ?"
A première vue on serait tenté de répondre "non", enfin pas tant que ça. Mais après la vision de Zatoïchi, on serait tenter de répondre "oui". Ce qui n'et pas totalement vrai. Attendez, je m'explique.
Pour les japonais, Kitano est un personnage de TV qui débite des blagues un peu lourdes à longueur d'émission. Pour les Européens -ou Occidentaux-, c'est un réalisateur de polar "hard boiled" (Violent Cop, Brother,..), proche de Scorcese dans la vision de la violence -sèche et brutale-, ou un auteur de drame hanté par l'idée de la mort (Hana-Bi -son chef d'oeuvre-, Dolls,...). Mais cependant le monsieur a réussi a mélé son univers personnel -la mort, la violence, le silence- à des films plus "légers" (Kikujiro, Jugatsu -comédie noire, mais comédie quand même), et Zatoïchi fait partie de cette dernière catégorie.
En effet, après un Dolls chiant et auteurisant pour les un(e)s ou tétanisant et déconcertant pour d'autres (moi ! moi !), on se demandait quelle tournure allait prendre la filmo de Beat Takeshi. Un polar sans concession ? Un autre drame romantique ? Un mélange des deux -comme Hana-Bi- ? Perduuuu !!!! C'est dans le film de sabres qu'il s'oriente....et pas n'importe quoi, une adaptation de Zatoïchi, équivalent d'un Wong Fei Hung au Japon.
Damned se disent les fans, Kitano s'est-il plié au commercial ? Ben pas vraiment en fait, c'est plutôt lui qui plie le commercial à son univers.
Je ne dis pas que Kitano soit né pour ce rôle mais il offre quelques similitudes avec son univers, telles que l'embonpoint du personnage qui le rend immédiatement attachant, le visage fatigué, peu loquace, timide, joueur mais épeiste d'une finesse incontestable et d'une rapidité phénoménale. En somme, Kitano n'abandonne pas totalement son personnage de flic/yakuza brutale mais humain.
Bien, au niveau du personnage principale, tout va bien. Les rôles secondaires aussi d'ailleurs sont excellents. Pas de surprise (mention spéciale pour les deux "geishas" -ceux et celles qui ont vu(e)s le film comprendront-, à la fois touchant fragile et un peu perdu(e)s dans leur quête de vengeance).
Par contre, le scénario est plutôt surprenant dans la mesure où Zatoïchi ne suit pas une quête -un(e) maître/frère/soeur/famille assassiné(e)- mais rencontre les personnages de l'intrigue "par hasard", c'est à partir de ce "hasard" que ce developpe le film (avec moults personnages).
L'autre surprise est "l'ambiance", on connaissait Kitano adepte du Tokyo froid, presque mort, silencieux, contemplatif, bref un grand metteur en scène "urbain" d'où quid d'un film d'époque ?
Là aussi c'est réussi, même chef-op' que d'habitude (changement de cap joliment négocié) mais bon, faut pas s'attendre à voir Hero avec ses palais gigantesques et ses sabreurs virevoltants dans tout les coins. Non, ici, on est à l'echelle d'un village -petit-, avec quelques figurants -pas mal quand même-. Les combats sont assez spectaculaires, plus "cartoons" que les fusillades de ces polars parce que chargé de sang numérique (il dit lui-même qu'il voulait en faire "trop"). Certes les chorégraphies ne sont pas de Yuen Woo Ping ou Ching Siu Tung mais c'est quand même bien joué.
Bref, un chef d'oeuvre de plus à mettre dans le top de fin d'année -pas loin de Dolls- que je trouve mieux que Hero par le coté plus humble et moins fasciste quand même.
Pour répondre à la question posé dans le titre je répondrais par une autre question : vous en connaissez beaucoup des chambaras qui se termine en concours de danse ?
UN KITANO DES PLUS REUSSIS
Un film de deux heures où se melent des histoires diverses et de personnages tous plus accrocheurs les uns les autres. N'allant ni trop dans le film de sabre sanguinolant ni dans le suggéré, ZATOICHI laisse la par belles aux images péchu et à une réalisation de première ordre. A voir sans hésitation! :)
Puiser dans le passé pour foncer vers le futur. Très fort.
Par la résurrection de Zatoïchi, Kitano joue constamment sur l'opposition comme moteur du récit ou de son style.
Un homme aveugle mais plus rapide que tous, un film d'époque mais plus que jamais porté par une stylisation moderne et truffée de superbes effets numériques, un film sur les ancètres qui répond néanmoins toujours aux comportements humains actuels, etc.
L'un des films les plus audacieux, maîtrisés et impressionnants de son auteur; dont la dernière partie restera comme l'une des plus enthousiasmantes vues depuis longtemps au cinéma.
19 septembre 2003
par
hendy
Esthétiquement très réussi
Zatoichi est incontestablement un des meilleurs chambara de ses dernières années. Takeshi Kitano a pu enrayer les contre-performances grâce à cette adaptation inspirée de la série du même nom. Enfin, je ne devrais pas dire adaptation, car il s'agit d'une histoire inédite du célèbre masseur aveugle. Kitano joue avec justesse et ses innovations apportés au personnage, comme la teinture blonde, sont appréciable. La réalisation et les images sont d'une qualité exceptionnelle, mais pas seulement. Il y a aussi un scénario captivant et des fascinantes scènes de combat. Zatoichi est une grande réussite et peut être considéré à juste titre comme un chef d'oeuvre du chambara.
Pour Une Poignée De Yens...
Kitano est sans doute le plus grand réalisateur vivant! ...ah bon c'est vrai ? Ben oui il est l'un des seuls à n'avoir fait au minimum que de bons films, même son navet est excellent... Avec Zatoichi, non seulement il déterre un mythe du cinéma d'exploitation japonais, mais il le dépoussière et finalement érige le personnage en question au rang d'icône permanente. Se jouant des poncifs du genre avec son éternel dédramatisation cloownesque, il donne au personnage du célèbre masseur aveugle une aura Kitanesque. Il aurait été aisé de faire un remake, une oeuvre charnière revisitant les différents épisodes du sérial, mais ce n'est pas l'apanage de ce cinéaste là. Faire Zatoichi comme lui l'a fait, seuls les plus grands en sont capables. Allez citons Sergio Leone, Tsui Hark, Sam Peckinpah, des artisans méthodiques recréant les mythes au lieu de les pomper, de véritables techniciens de la surface celluloïdal s'engageant sur la pente de la refonte et non de vulgaires copieurs belliqueux. Avec Zatoichi, Beat Takeshi prouve qu'il est capable de donner dans le genre populaire sans oublier ses éternels clins d'oeil en forme de gros coups de boule bien placés. Le final étant un monument Kitanien. On aurait pu croire qu'il allait une nouvelle fois se jouer des codes du genre histoire de se fendre la poire en faisant grincer les dents des plus sérieux, mais il réussit un spectacle 100% populaire avec des joutes hautement chorégraphiées et une utilisation des espaces digne des plus grands créateurs du genre qu'il tente de redéfinir, ici le chambara. Spectacle théâtral d'extérieur, le chambara est une énorme scène idéalement Kitanienne, tellement il pense à donner de l'importance aux détails, qu'il s'intéresse aux protagonistes parsemant son champ de visée. Basé sur une observation digne du grand Léone l'attente qui donne de la gravité, de l'onirisme à l'oeuvre du maître italien est ici mise à la sauce Kitanienne. Oeuvre riche en couleurs et en sons ce film est l'une des plus grandes réussites de son temps, tellement irrévérencieux, tellement théâtral, tellement Kitanien finalement. Le chambara a désormais un nouveau créateur, un nouveau refondeur de genre, reste aux autres à prendre ou non ce chemin savonneux, à ne pas trop dénaturer en pensant à ne pas non plus repomper bêtement. Ce film est plus que l'on ne peut le penser, une oeuvre témoin qui ne prendra toute sa valeur qu'avec le temps. Tellement remplie de clins d'oeil, que le spectateur attentiste et attentif en oublie certains, et des plus beaux, des plus drôles, des plus Kitanesques. Auteur génial, unique, clown du cinéma contemporain, Takeshi Kitano est désormais un auteur de cinéma populaire à part entière. Pour une oeuvre qu'il définit de film de commande avec son éternel air de ballader le critique qui cherche à appuyer sur la plaie, ces vautours aux airs d'aigles sont caressés dans le sens du plumage, manque de bol le clown a toujours un chewing-gum dans la paume de sa main...
Un bon chambara
Je partage le point de vue de Scaar Alexander Trox, le film est très bon sans être le chef d'oeuvre de Kitano mais il a de très grandes qualités et aussi quelques défauts....
"Mon coeur est à Asakusa" Takeshi Kitano In Playboy, Japan, 08/03
Zatoichi c'est quoi ? Le souvenir d'Asukasa et un superbe bras d'honneur. Une badinerie traversé par le jeu et le travestissement d'un genre, d'une tradition et de la modernité. Un film aveugle, qui nous avoue humblement le sourire au lèvre qu'il ne sait pas voir le temps qui passe, et qui nous propose d'en profiter encore un peu, de rire tous ensemble. Zatoichi petit film un peu baclé, pas toujours très bien monté, et parfois tellement grossier (ses épées qui transpercent des corps), avec ses ambitions de comédies musicales aux allures de films de propagande soviétique, est sans doute le plus japonais des films de Kitano. Le film qui logiquement fait le mieux déchanter cette critique Française bavarde et avare d'auteur à la signature propre et bien lisible. Zatoichi leur fait un bras d'honneur (bon gré ou malgré peu importe) ! Revoilà l'homme de télé, l'homme du peuple, le personnage populaire ! Voilà le film du modeste qui a la classe des grands. Le film aveugle qui se moque du genre tout en le respectant à la lettre. Peu importe la belle image, exit l'ultime beauté de Dolls, l'autre oeuvre parfois trop incompris de ce génie bouffon, de cet idiot parfait. Zatoichi fait semblant, il s'amuse, peu importe que ce sang soit réaliste, que ces épées soient crédible, seul compte l'illusion, le cinéma, le plaisir du jeu. Le coeur de Takeshi Kitano est pour toujours Asakusa, et quiconque a laissé vagabonder son regard dans ce quartier populaire de Tokyo comprendra la valeur significative de cette filiation.
On joue?
La mort, c'est l'éternité, une étendue blanche et deux poupées, la violence sourde, le mutisme coupable ou absent, la lente mélopée de Dolls. La vie, elle est du coté des coupes de cheveux ratées, du bruit des claquettes, de la musique de la vie, de Zatoichi, révélateur avec Dolls de la dichotomie d'un homme tiraillé entre la vie et la mort et surtout révélateur de soi. La vie c'est une brisure une giclure sur le présent, un geste, un jeu. Jouer c'est scorer. Dans Zatoichi on joue à combien, à combien de morts, à combien on joue, à combien on danse et il n'y a pas de perdants. Hystérique, dyonisiaque, bouillonant comme le sang des ennemis fraichement abattus, antithèse de Babycart dont il reprend paradoxalement certains pans entiers (ouverture, plans, influences pop), Zatoichi est un film qui ne nous aspire pas mais qui s'offre à nous, sans doute trop pour que nous, simples spectateurs puissions l'aprécier. Alors jouons nous aussi, dansons, construisons, détruisons et celà à l'infini. Le jeu a déja commencé.
Un film Kitanesquement génial!!
Au croisement entre la comédie décalée, le film d'aventure et le Chambara japonais, Kitano signe un véritable ovni passionnant, gore et plein d'humour.
Renouveau
kitano, depuis Dolls, essaye de trouver une nouvelle voie. On change de costumes, de couleur de cheveux, de fin et de compositeur et la machine repart avec une nouvelle énergie. Kitano s'éclate et nous aussi. Bonne humeur communicative et un sens du divertisssement, j'en redemande.
Bien dans l'ensemble pourtant...
Pourtant je suis resté sur un sentiment de déception, comme si j'en attendais mieux de la part de Kitano. Je pense que le film a de bons côtés comme la musique et les effets sonore qui sont vraiment très très bien trouvés tout au long du film. De l'autre, les effets numériques des combats de sabre sont vraiment nuls, on n'y croit pas une seule seconde (j'espère que Kitano reviendra à l'ancienne école du bon vieux ketchup), le jeu des acteurs secondaires n'est pas terrible, les moments de pseudo-humour sont parfois très lourds, et la fin décalée de la comédie musicale ne m'a pas emballé. Bref il a manqué à ce film d'être persuasif en définitive...
Bien vu.
Kitano est trés fort.D'un film historique en costumes qui ne s'apparente pas vraiment à son univers personnel, il réussit une oeuvre peut-être mineure par rapport à des projets plus ambitieux, mais trés ludique,et surtout il apporte des éléments bien à lui sans renier le film de genre et celui de la série des "Zatoichi" en particulier.Du respect dans le clin d'oeil en somme.
Son interprétation est vraiment excellente, il s'est bien amusé à jouer ce masseur aveugle, cela se voit sur l'écran.Et quel plaisir de retrouver les comparses de ses films précedents, croisés tout au long d'une filmographie qui va de "Violent cop" à "Dolls" et même le "Tabou" de Nagisa Oshima avec le rônin interprété par Asano Tadanobou.
L'histoire de ce vengeur imbattable n'est pas d'un intêret majeur, et c'est vrai que le film pourrait facilement se passer de vingt bonnes minutes, surtout la mise en place longuette des protagonistes.Mais Il demeure agréable à regarder et prend sa vraie dimension dans la dernière demi-heure ébourriffante.
Le déroulement des évènements se précipite,le scénario se resserre pour amener le final attendu. A ce titre, tous les combats sont filmés avec maestria, évidemment celui sous la pluie en tout premier lieu.On est bien dans le divertissement populaire, Kitano sait donc aussi le faire, et trés bien.Avec sa touche perso pleine d'humour en plus.
Le cinéaste plus mélancolique pointe pourtant son art avec les sublimes passages sur l'enfance des deux geishas, émouvants et rythmés par un bon accompagnement musical.
Car c'est une surprise: si le score n'a pas la splendeur lyrique de ceux de Joe Hisaishi, Suzuki s'en tire bien.Et le final en forme de comédie musicale est une authentique bonne idée, avec une musique tonitruante et les personnages qui viennent saluer comme aprés une représentation théâtrale.Ce ballet de gettas serait au final de "Zatoichi" ce que les marionnettes du Bunrakû étaient à l'introduction de "Dolls".
Beat Takeshi a eu un coup de coeur pour ce héros célèbre au Japon,son enthousiasme à l'interpréter et à le mettre en scène fait plaisir à voir,et son "Zatoichi" dépasse largement du cadre du film de commande pour accéder à un vrai moment de plaisir cinématographique. Et Kitano perpétue toujours plus ,avec ce dernier opus , les valeurs de la culture nippone, même si sa singularité le place au-delà de toute classification hâtive et trompeuse.
bon film
vraiment bien comme film. On ne s'ennuie pas du tout en le regardant pas une seule seconde (peut-être bien que si en fait, mais bon, une seconde, c'est pas si long que ça). Sinon, comme d'habitude, KITANO Takeshi est assez parfait dans son rôle. L'histoire est bien, les acteurs sont bons, la musique est bien, bref tout est bien.
Mais il y a quand même un hic au niveau des scènes d'action, lorsque des gens se font planter à coup de katanas, c'est assez mal fait dans ces moments là, et je trouve ça dommage, puisque le film est tout de même assez récent...
Donc voilà, pas trop mal ce film. Assez amusant, même si c'est pas vraiment sensé l'être, mais bon, allez savoir pourquoi??? Peut-être que je déraille.
à ne pas manquer.
_"Et ta soeur!"
_"non, et l'masseur!"
malgré quelques effets 3d pas toujours convaints, le film se suit avec beaucoup de jouissance et d'enthousiasme.
On est loin de ses anciens films, on change d'atmosphère.
Zatoichi est un film hybride.
Car y figurent comme sur un cahier des charges au film de genre: les thèmes traditionnels du rônin romantique solitaire, sur le fil ténu de la vie et de la mort dans un univers très nihiliste. Ainsi que l'ingéniosité de la mise en scène, la précision chorégraphique des scènes de combats, le respect des codes du genre: tension mortelle des duels et férocité des batailles dans un mélange d'hyper-réalisme outrancier (si on s'autorise cet oxymore) où les coups de sabre dégainés à la vitesse de l'éclair tranchent les membres et font jaillir des hectolitres de gerbes de sang, tel un ballet diabolique foudroyant et tragique merveilleusement orchestré.
Et film finalement très intime pour Kitano qui se permet d'y injecter, au grand dam des puristes, sa vision très personnelle des rapports humains, son humour absurde et les situations ironiques cocasses et tendres qu'il affectionne tant.
Une oeuvre d'équilibriste donc, à la fois film de dévotion révérencieuse aux grands maîtres du passé (Kurosawa, Toshiro Mifuné, SHintaro Katsu notamment), mais une dévotion non figée et sclérosée, résolument moderne et qui fit souffler à l'époque de sa sortie un vent frais du renouveau et de renaissance de cet âge d'or du cinéma japonais d'après guerre.
On ne pouvait espérer hommage plus épatant et sublime de Beat Takeshi au film de chambara.
Et la musique ?
Film total, film choral, film festival, Zatoichi est le plus grand film de Takeshi Kitano parce qu'il est aussi son plus mauvais. Allez comprendre. Le sublime des éloignements infinis ? Les extases minuscules de la végétation ? L'ironie tragique des yakuzas ? L'hermétisme profond du silence ? Finis. Fini, tout cela. Finie la grandeur. Bienvenue dans le monde de la régression. Zatoichi, immense poupée gonflable à la poitrine démesurée, est d'abord un objet-bordel où se blottir, un Astroboy amoureux dont la générosité n'attend que vous. Ses yeux sont grands et pleins de larmes, pleins d'amour, plein de joie - ils pétillent parce que vous êtes là, parce que le cinéma c'est vous, parce que votre amour c'est ce qui fait mouiller les images. Voyez l'écran gondoler ? Voyez la gadoue musicale, le sang grenadine, les filles si jolies ? Cadeau. Rien que cadeau. Comme qui ? Jacques Demy ? Claude Lelouch ? Andrej Skolimowski ? Cent américains méprisés des cinolâtres torturés ? Ceux-là, oui, bien sûr. Et d'autres encore : le Roger Vadim de Barbarella, le Robert Parrish de Duffy, le Minnelli de Gigi. Tous les films qui tiennent de la maison de poupée, tous les films qui invitent à jouer à la Barbie, tous ces films-là, ils sont dans Zatoichi, ils sont Zatoichi, ils dansent au son des kodos et des clavés de samba. Leur principe est le principe de liberté : libérer les possibles, libérer les regards, libérer le temps. Zatoichi, c'est un point d'interrogation rigolard placé à la fin de toutes nos tentatives de comprendre le cinéma. Le cinéma, dit Kitano, cela ne se comprend pas. Le cinéma, cela se danse. En rythme. Avec le sourire. Juste comme ça. Parce que c'est bon, le cinéma. Parce que c'est bon l'amour. Et la musique ? Qui sait ?
Quel éclectisme ce Kitano
C'est un très bon film!! On retrouve le cinéma de Kitano avec son humour, ses gags, ça façon de filmé (quelques plans sérrés)...
Mais bon, moins de mélancolie et un message moins fort!! Cela se fait cependant au profit d'un humour plus présent et d'une ambiance plus gaie (quel final!!!).
ça dérive même à un semblant de comédie musicale...
Les combats sont très biens filmés même si le sang qui gicle donne un effet (volontairement) abusé pour ne pas que la violence ssoit trop réelle...
Bref, un très bon film!! A noter que Zatoichi est un personnage au Japon aussi célèbre que Zorro chez nous (demandez plus de précisions à ceux qui ont vécu là bas) et que Kitano ne pouvais ainsi pas se permettre n'importe quelle liberté!
Une vraie réussite
Le thème du film semble assez éloigné de l'univers de Kitano pourtant on se rend compte très vite qu'il s'est totalement approprié le sujet et l'a intégré à son univers.
On retrouve son comique éhonté si particulier qui va du burlesque au grossier (il a bien du rigoler en passant la commande/fabriquant l'épouvantail du film ;) ), ses intermèdes ludiques (claquettes, musique) qu'on peut rapprocher du jeu sur la plage de
Sonatine et l'intrigue du film fait la part belle aux crapules comme dans la plupart de ses films.
Ne connaissant pas les chambaras je n'ai pas d'éléments pour comparer les combats au katana mais elles sont bien réalisées et s'appuient sur les sens décuplés de Zatoichi.
Tadanobu Asano est très bon dans son rôle de yojimbo tout comme le reste de la distribution.
On peut aussi apprécier le fait que Kitano écrive de beaux rôles pour des femmes de tous âges et pour des hommes déguisés en femmes ;)
sympathique, sans être mémorable
une ambiance un peu décalé, un contexte réactualisé, le film est une bonne surprise (changement de registre pour un Kitano).
Mais pas un chef d'oeuvre comme le cri certains.
YAKUSA du temps jadis ???
zatoichi a les allures d'un chambara en bonne et du forme, il a été précédé plutot par des chambaras ;et pourtant, Kitano semble avoir fait un film de Yakuza à l'époque des samuraïs! Cela donne à son film une touche perso ,certes diff de ses habitudes ,mais terriblement raffraîchissante ds un genre de moins en moins représenté aujourd'hui. On notera juste les sfx en 3d trop voyant à certains moments et une fin musicale ,histoire de dire qu'il ne fait pas comme tt le monde et c'est tant mieux.
Kitano au sommet
Magnifique Kitano, dans le rôle de Zatoichi, sérieux durant tout le film et se lanchant à la fin. Une histoire très prenante, des acteurs attachants (comme d'habitude), encore un excellent film du plus grand réalisateur au monde (pour moi).
un bon kitano
Kitano s'attaquant cette fois Au célébrer Masseur Aveugle et c'est une réussite Kintano et magistrale dans sont rôle, les combats et touche comique se marrie bien.
Au final un bon chambara a voir
Kitano, un cinéaste spectaculairement imprévisible
Zatoichi est un des plus beaux films de Kitano.
Faisant partie des détracteurs de "Dolls", j'attendais ce "Zatoichi" avec appréhension; mais cette appréhension était plus masochistement volontaire qu'autre chose, car je savais qu'avec un bon scénario, Kitano et son savoir faire (montage sec & cadrage imposant) pouvaient atteindre des sommets.
Sommets qu'il n'avait atteint à mon goût qu'avec "Hana-Bi", son chef d'oeuvre pictural ET bien écrit (contrairement à "Dolls"), et "Brother", injustement critiqué, portant toujours la patte du sensei avec en plus le savoir faire des techniciens yankee (ainsi qu'Omar Epps!), voire Kikujiro, un de ses films les plus personnels avec "Kids Return" (toujours très attachant mais trop mineur).
Et aujourd'hui, qui est un jour saint mes frères, il les (ré)atteint, et en mieux, partout : parce que "Zatoichi", en plus d'avoir l'avantage d'un plot de base bardé de références et apte aux accros théatraux, est à ce jour la plus belle démonstration du savoir faire technique du Beat, "Zatoichi" est violemment emballant; parce que "Zatoichi", en plus de prendre la digne relève d'un personnage au fond psychologique fouillé dans un décor cinégénique, fait l'objet d'une conversion à la religion déconneuse du Beat, "Zatoichi" est poétiquement absurde; parce que "Zatoichi" donne à Kitano son meilleur rôle de composition (faut dire qu'ils sont rares chez le Beat!), et nous livre donc un blondinet autiste sanguinaire, sorte de version trash de Robin des Bois, et que ça, ça fait toujours plaisir; parce que Kitano, comme à sa grâcieuse habitude, arrive à tirer le meilleur de ses acteurs en dépit du doux foutoir de ses tournages et donne donc à l'ecclectique Tadano Asanobu l'occasion de composer un putain de ronin de première division, ainsi qu'à une brochette de seconds rôles des gueules de porte-bonheur dans un décor de rêve, comme dirait l'autre.
Kitano réinvente le sabre au cinéma; et même si l'on sait que cette réinvention sera enterrée au prochain chanbara (son style lui étant totalement propre), ça en met toujours plein la vue.
Mais mettons de côté ce problème (au demeurant peu important), et concentrons nous sur chacun des poins mentionnés ci-dessus, sans pour autant trop s'étendre puisque les qualités de l'oeuvre seront certainement célébrées en long et en large:
- LE SCENARIO: exit la violence urbaine, les outsiders jeunôts de Tokyo, la semi-autobiographie adolescente en road movie, l'amour fou et autiste, les guerres de gangs à LA, et les quatres saisons de Kitano; voici le scénario de Kitano le plus convenu de son cinéma, avec "Brother". Convenu parce qu'il s'agit pour le spectateur lambda d'un western, avec ses codes (jeune lady effarouchée et éprise de vengeance, loup solitaire taciturne semant le bordel, clans s'entrebutant, bref une poignée de dollars chez Musashi), et donc ce qu'on attend de son scénario, qu'il d'ailleurs donne, et plutôt bien: Kitano, quand il dit de la fermer, nous la ferme, les geishas rougissent à la vue du sang mais pas trop, le vieux pochetron en sait plus qu'on le croit, et les clans se font dégommer au gré des folies. C'est prévisible parfois, mais toujours bon. Et là dessus, le Beat vient se poser, dans toute sa splendeur, lui et son humour à la fois bien con et arrivant pourtant à prendre par derrière comme il faut. Pas de détails... c'est au départ un peu déroutant même si l'on connait Kitano car le contexte change, mais ça prend tout son sens au fil des séquences, et ça transcende totalement le japon médiéval. On peut donc dire que ça change des Mizoguchi, oui. :) jusque dans le rebondissement final, somme tout gratuit mais très moderne et très sympathique.
- LA TECHNIQUE: point le plus bluffant du film, tournant total dans la carrière de Kitano (amorcé avec "Dolls"), tour de force pouvant bien faire un de ces quatre école au pays des filmeurs de chanbara. Muni de son savoir faire donc j'ai parlé plus haut, Kitano film comme d'habitude du nouveau sous le soleil; comme d'habitude, j'ai dit? pas exactement, non: jusque là, Kitano était un grand adepte du hors-champ, un pondeur d'ellipses, un maestro du non dit, ne montrant presque quasiment jamais l'action, mais plutôt sa conséquence, tout en arrivant à conserver toute leur violence, voire à la renforcer. Maintenant, c'est différent; aujourd'hui, Kitano est arrivé en ville avec de nouveaux jouets, et il a envie de s'amuser... les membres sautent comme des disques, des "z" comme "Zatoichi" viennent défigurer les beaux tatouages virils des samurai fétichistes, les sabres sablent le champagne en direct, la violence se fait violence, le sang sue. Et ça, c'est une première à BeatLand. Et ça, ça te calme ta race comme c'est pas permi, pour parler vulgairement; parce que Kitano ne se limite pas à montrer du sang; il FILME aussi ce sang et ces membres, eux et leurs portées audiovisuelles, faisant de "Zatoichi" un des chanbara les plus définitifs depuis longtemps.
- LE CASTING:... et pour compléter cette jolie team, Kitano nous livre une plétore d'acteurs aux gueules toutes plus ou moins connues, toutes ayant un petit quelque chose caractéristique du cinéma japonais de genre, tout sauf monochrome. Du patron de bar branleur au boss de clan impassible, en passant par le joueur ringard, la geisha un peu masculine, ou la vieille pastorale facétieuse, tous sont au poil, et c'est capital dans le cinéma de Kitano, qui n'est au final qu'un cinéma d'acteurs camouflé (Kitano se donnant lui même la vedette à chaque fois - ce n'est pas Godard). Up.
En définitive, en plus donc de réinventer le chanbara, Kitano se réinvente lui-même sur le plan technique, histoire de paumer davantage les pauvres étudiants en cinéma tentant de pondre leurs mémoires sur l'imprévisible cinéaste.
"Zatoichi", ovni pluvieux et faux aveugle, requiem sanglant et brève de comptoir, une énième parabole de la grande farce qu'est la vie... un chef d'oeuvre, donc? presque. Mais non; parce que.
Parce que SCENARISTIQUEMENT, Kitano, s'il a bien su maîtriser ses persos-symboles habituels (le Oyabun, les samurai stupides...), la mise en scène des arcanes du pouvoir version champêtre (les yakuzas n'étant au final que des descendants fashion des samurai, jusque dans leurs codes grossiers), et chacune de ses petites blagounettes, s'est en revanche planté à un étage important: celui des "Intrigues Secondaires" et de l'"Explicatif"; d'un côté, les points prêtant à l'emphase sont soit éludés, soit inaboutis, donnant l'impression de Kitano a un problème avec l'exacerbation Zulawskienne ou Hollywoodienne des sentiments et que ça l'embarrasse ("Dolls" est à ce titre bien trop timide, mais c'est son parti pris dans ce cas là, donc...): la délivrance tant attendue du frère et de la soeur est totalement dédramatisée (ils sont contents alors qu'ils n'ont pas porté eux même le coup de grâce et qu'ils n'en ont même rien vu), et lorsque Kitano veut se rattraper, c'est bien lourd (le morphing lors du spectacle de claquettes, on a compris, c'est bon!); et la liaison entre le Ronin et sa nana est ce qu'il y a de plus minimaliste (elle le suit au marché, elle l'implore de raccrocher, et hop, un petit seppuku avant d'aller se coucher); pas que ce soit mauvais, non; c'est juste que... "et?". De l'autre, Kitano nous balance un flash-back de notre masseur-vedette dézinguant des cloportes à vue dans un passé trouble, et ça s'arrête là, le scénariste Beat ayant simplement oublié que dans le public, il y aurait des gaijin ne connaissant absolument RIEN à son background). De ces deux points, ce ne sont que des exemples, les plus frappants. Et en dehors de ça, quelques petits trucs viennent ponctuer la nature morte de leurs lourdeurs dénotante: quelques gags un poil insistants (le neveu se maquillant, on le voyait arriver à 4 km), et surtout ce final, tapant sur le système, connement tonitruant, n'ayant rien à foutre dans le tableau si l'on met de côté leur intérêt symbolique: l'illustration en spectacle de l'absurdité de l'histoire, histoire de nous dire que les drames qui nous ont été montrés sont, et seront éternellement dédramatisés par l'Histoire, histoire, histoire... bla, bla, bla. Que c'est original! ajoutons à ça une réa de show télé, et on remercit la boutade finale d'arriver, bien que l'on aurait préféré un final plus conventionnel artistiquement parlant, cette fois-ci.
Ben tiens, ça tombe bien parce justement, TECHNIQUEMENT, "Zatoichi" n'est pas exempt de défauts non plus; mais rassurons nous, il ne s'agit que des rares points que je n'ai pas encensé plus haut (donc rien au niveau du découpage ni de la réa), peu nombreux sans pour autant être mineurs: les effets spéciaux, et la musique.
Les effets spéciaux: Kitano est un vieux cinglé, et comme tout vieux cinglé fait des ronds dans sa salle de mixage, joue avec ses rimes, crache en l'air et dit qu'il pleut, et à l'occasion joue avec des effets spéciaux puisque ce film lui en donne, ô miracle, l'occasion (un peu à l'image de De Caunes jouant avec des effets de style sur ses "morsures", sauf que c'était De Caunes donc pardon, désolé pour la comparaison, je n'ai rien dit je mérite de mourir)! ça donne donc quelque chose d'assez inégal: car si le sang, malgré le trop-plein d'emploi de fx, assure visuellement (grâce notamment à la photo et au léger voile baignant la pelloche), les sabres, eux, n'égalent pas le niveau technique des faux de "Hero": c'est parfois hasardeux dans les mouvements, parfois trop lent dans la vitesse, parfois simplement mal incrustés dans les plis de vêtements, eux, bien réels; et les quelques passages gores (mains ou pouces coupés) nous rappellent le mauvais souvenir du cheap "Koroshiya Ichi" de Miike. Pas cool, donc; mais nous ne sommes pas des otaku ne jurant que pas crocky et n'allons pas nous arrêter à ce genre de détails. Arrêtons nous plutôt à... la musique: Kitano s'étant visiblement brouillé avec Hisaishi récemment, il loue donc les services d'un nouveau, Keiichi Suzuki, auteur du score pas fameux d'un scary movie japonais de série b, "Uzumaki". Et là c'est l'hécatombe; mis à part les jeux de bruitages tout en rythmiques archaïques et enjouées (certainement en grande partie dus à Kitano) et deux morceaux, la pseudo-techno anti-authentique (mais stylée) et l'air accompagnant les affrontements nocturnes (graves et lancinants), le score de "Zatoichi" est par moments une ressucée inepte de Hisaishi, et le reste du temps un agencement inintelligible et cacophonique de sons peu harmonieux faisant penser aux pires crimes d'Eric Serra (notamment James Bond ou Jeanne d'Arc). C'est très, très mitigé donc, et si ça ne plombe pas le film pour des raisons citées plus haut, c'est loin de le sublimer, comme un compositeur consensuel Hollywoodien l'aurait fait. Encore une fois, je maintiens mon éternel repproche à Kitano: faire différent, c'est bien; mais si tout le monde fait pareil, même les grands, c'est peut-être pour de bonnes raisons...
Le partage équitable en apparence entre bons et mauvais points peut donner l'impression d'un avis mitigé, il n'en est rien: j'ai au contraire juste tellement aimé "Zatoichi" que j'en ai relevé ses moindres défauts, qui s'ils n'avaient pas été là auraient permis à l'oeuvre de Kitano non seulement son plus beau, mais en plus un chef d'oeuvre du cinéma, dans sa globalité.
Kitano Takeshi, un cinéaste imprévisiblement spectaculaire... après ce qui est pour moi le semi-échec de "Dolls", "Zatoichi" renouvelle la donne, et fait de Kitano un des réalisateurs asiatiques les plus prometteurs. Imprévisible, donc.
Un très bon Kitano
Après Doll Kitano Takeshi signe un nouveau bijou : Zatoichi . Mise à part l'animation 3D, le film est une totale réussite : mise en scène énergique, jeu des acteurs, décors, costumes ... Brèf, action, émotion, rire sont au rendez-vous avec une fin magistrale digne d'une comédie musicale .
oh mon kitano!!
autant le film est superbe, autant la musique est vraiment pas la! ok je suis d'accord pour accepter le modernisme, mais mettre un pseudo breakbeat à la "Ricky Martin" sur cette scene finale est vraiment du mauvais gout ultime!!
autant le visuel et le cadrage frotte la perfection, autant les inscrustations numériques sont vraiment HORRIBLE!! on se croyait regardant Los Angeles 2013 de Carpenter (j'ai rien contre lui, j'adore les series B)! mais pas Kitano! où sont passé tes dollars? tu aurait pu nous faire ca mieux!!? à moins que tu sois vraiment devenu aveugle au montage...
dans tous les cas Kitano est un maître!
sumimassen pour cette note... :]