Point de super-héroïne à l'horizon…ou plutôt aucune avec des réels superpouvoirs; car la scénariste-réalisatrice Barbara Wong n'hésite pas à transformer son actrice principale Gigi Leung en véritable mère courage et de la faire rebondir avec des sauts de géant après l'avoir fait touché le fond…voire même enterrée six pieds sous terre sous une montage de malheurs.
Point de super-héroïne à l'horizon…ou plutôt aucune avec des réels superpouvoirs; car la scénariste-réalisatrice Barbara Wong n'hésite pas à transformer son actrice principale Gigi Leung en véritable mère courage et de la faire rebondir avec des sauts de géant après l'avoir fait touché le fond…voire même enterrée six pieds sous terre sous une montage de malheurs.
"Wonder Women" est ainsi la troisième entrée dans la trilogie officieuse des films réalisés à l'avènement du dixième anniversaire de la rétrocession de l'archipel hongkongais aux mains des chinois après "Mr. Cinema" et "Hooked on you". Alors que les deux autres films relèvent plutôt du genre de la comédie légère, "Wonder Women" est un pur mélodrame dans la tradition de grandes sagas…télévisuelles. Poas forcément pour le meilleur, mais plutôt pour le pire.
Wong s'inspire ainsi de tous les grands malheurs de la décennie écoulée pour plonger son héroïne dans le plus grand désarroi. Son mari est frappé de plein fouet par la crise économique et part vivre à Singapore; elle est exploitée par un immobilier sans foi, ni loi, puis va être pris dans la tourmente de la crise immobilière avant de perdre toutes ses économies dans le krach boursier avant de perdre un proche dans la vague du SRAS. Comme tout cela ne suffisait pas, elle sera déçue, trahie, trompée et exploitée par des proches avant de connaître à nouveau "le bonheur" d'être riche…Si jamais suite il y aura, on sait d'ores et déjà, que ce bonheur ne sera que de courte durée, vu le krach imminent et les nouveaux déboires financiers mondiaux.
Sauf que cette Cosette cinématographique du XXIe siècle ne convainc guère dans cette intrigue dans le pur style des pires soap-operas. Barbara Wong apporte certes une certaine sensibilité féminine pour offrir quelques beaux moments à la talentueuse actrice Gigi Leung, mais en même temps, elle chausse des semelles de plomb pour étaler à pas d'éléphant mélodrame et sentiments exacerbés sur grand écran.
En revanche, elle accorde toute attention à ses nombreux sponsors, en faisant l'apologie de nombreux produits, à commencer par la marque Christian Dior (c'est pas bien de copier les grosses marques !!! et les acheteurs des contrefaçons se taperont la honte un jour ou l'autre !!!) et – surtout – la marque des produits cosmétiques OSIM, qui constitueront un véritable salut pour l'héroïne malmenée. Rétrocession ou non, l'argent reste roi à Hong Kong, comme en témoigne l'abrupte générique final annulant immédiatement tout effet de bouffée nostalgique, qu'on aurait pu éprouver à la vision du tout dernier plan du film.
Un ratage sur toute la ligne – à moins que Barbara Wong n'ait voulu crier son désespoir d'avoir à signer cette grosse purge mercantile ?!!