Quand elles s'ennuient, elles se confient...
On pourrait ainsi résumer cet inédit Epouse de Naruse Mikio. En effet une fois n'est pas coutume, le cinéaste s'attarde à démontrer par le biais de sa caméra deux femmes en détresse dont l'une est veuve depuis peu. L'autre, c'est Mineko, femme de Nakagawa, cadre exemplaire bien qu'un peu alcoolique sur les bords. Leur couple est à la dérive et chacun semble se laisser aller jusqu'à évoquer la séparation. Las de tout cela, Nakagawa se dirige vers sa secrétaire pour se confier et trouver ainsi une personne qui pourrait prendre soin de lui, étant donné que Mineko s'en fiche éperdument. Pas forcément sûrs de leur décision, le couple se questionne.
"Est-il vraiment fait pour moi"?"Est-ce qu'il prendra soin de moi"? Tant de questions existentielles aussi bien chez l'un que chez l'autre qui ne trouveront -hélas- pas de réponses, à notre grand étonnement et regret, comme si Naruse Mikio estimait que ce n'était pas nécessaire, laissant alors au spectateur ce goût d'inachevé et la possibilité d'écrire soi-même sa propre fin, d'imaginer après cette périlleuse heure trente le chemin sentimental que prendra le couple. Débrouilles toi, c'est la meilleure solution.
On aurait pu trouver dans cet Epouse de quoi combler sa "passion" pour les mélos compliqués, bercés d'une douce utopie sentimentale malgré des éléments qui pourraient nous faire mentir. En effet malgré les prises de bec, Mineko et Nakagawa rigolent, côtoient des personnages pittoresques (génial Mikuni Rentaro dans la peau d'un type benêt et alcoolique) et savourent quelques repas avec une gestuelle bien maladroite Heureusement que subsistent quelques séquences et dialogues plutôt drôles (en anglais, le film n'ayant jamais été sous-titré en français) puisque dans l'ensemble, cette chronique ne fais carrément pas le poids face à un Pluie soudaine infiniment supérieur et pourtant adoptant le même ton. Simplement il n'y a pas de magie, il n'y a pas de rebondissements, pas de sauts de rythme, le film n'est qu'une satire monochrome et monotone. On ne pointera pas l'interprétation toujours exemplaire des protagonistes, mais rien de bien suffisant pour sauver Epouse d'un ennui profond.