Un film d'un interet particulier mais souffrant de quelques fausses notes.
Le fils aîné est un film a portée sociologique racontant au début des années 80 l'histoire d'une famille confronté au choc entre progrès, occidentalisme et le respect des traditions familiales. Ainsi on parle d'autant de choses que la place des grands-parents au sein de la famille avec les responsabilités de l'aîné de la famille, la place de la femme qui s'émancipe et donne de l'importance a sa famille (autrefois la femme quittait totalement sa famille pour rejoindre celle de son mari).
En outre, Lee Doo-Yong ne se lance pas dans des effets de mise en scène inappropriés mais préfère rester sobre tout en donnant une photo assez naturelle, qui peut a la rigueur paraître vieillissante. Ce que l'on peut reprocher au film serait le jeu des acteurs assez moyen, malgré les deux grands parents sensationnels et plein de naturel, mais également une fin semblant un peu exagérée sur les effusions lacrymales et cris hystériques.
Un bon film sociologique qui vaut essentiellement par l'intérêt de son sujet et les deux grands parents si naturels.
Mauvais Fils
Les chemins que prend le scénario du Fils Ainé, on les devine très vite vu que le pitch du film n'est pas sans évoquer Voyage à Tokyo. Il s'agit en effet de ces thématiques typiques d'un certain cinéma japonais fifties auxquelles le cinéma coréen des années 60 faisait parfois écho. On se retrouve donc avec les questions des rapports entre générations, de la cellule familiale, des conflits tradition modernité et enfin de la description du monde du travail (ici celui de l'entreprise dans la Corée du Sud des années 80 avec son environnement poussant à la réussite à tout prix). La différence essentielle avec un Ozu est un ton plus direct, ne s'embarrassant pas du doux vernis présent chez le Japonais. Ici, un des frères se complait ainsi dans son statut de raté tandis que le film vire sur la fin au mélodrame avec gros pathos en option. Puisqu'on en est au trop appuyé, venons-en au problème majeur du film: sa direction d'acteurs. Que les scènes soient chargées dramatiquement ou pas la plupart font dans un cabotinage agaçant à la longue. Seul surnage ici un Shin Sung Il remarquable de retenue d'un bout à l'autre du film. Stylistiquement, le film est très daté années 80 par son usage récurrent et pas toujours judicieux du grand angle. Le reste du temps, la mise en scène fait dans un classicisme planplan. Quant au montage, il épouse le rythme effréné de la vie urbaine si éloigné de la lenteur sereine d'un Ozu. D'où un film au final plus intéréssant comme instantané d'époque que cinématographiquement.