| Elise | 2.75 | Pas à la hauteur de l'ambition |
| Yann K | 2.5 | Des idées mais trop peu de rigueur pour un film aussi ambitieux |
Au premier abord, on se dit "enfin ! un film de fantômes qui n'est pas un film d'horreur". En effet, l'histoire ressemble plus à du polar et de la SF qu'à un film fantastique à la Ring comme on a tant l'habitude en Asie maintenant. L'intrigue est bien pensée, en montrant un fantôme victime de la science et des hommes qui l'utilisent. Mais finalement, le point principal du film, la motivation du japonais, passe à la trappe et on s'attache plus au personnage de Chang Chen (c'est sans doute voulu) et à comment il va défendre sa vie et celle de son amour dans les ultimes instants. Silk cherche également à montrer une vision différente sur les fantômes, en faisant explicitement la différence avec les films d'horreur traditionnels ; d'ailleurs Chang Chen s'enquérit dès le début d'un problème lié à ce qu'il a vu dans les films, ce qui crée le lien avec la chute du film. Autrement, mis à part Chang Chen, les acteurs ne sont pas très convaincants, et le boiteux colle difficilement au film. De plus, et cela vaudrait un zero pointé, Karena Lam n'a pas un rôle à sa mesure et je tenais à le dire c'est honteux, elle ne peux pas s'exprimer. Enfin, outre ce petit message d'humeur personnel, Silk est sympathique, se démarquant bien de la tradition des films de fantômes, mais n'est pas très abouti, pas vraiment entraînant, et manque de personnage charismatique.
Silk est un bon exemple de ce que peut faire le cinéma taiwanais, puisque c'est le plus gros film produit là-bas, pour un méga lancement estival, mais aussi la démonstration de nombreuses faiblesses. Le film est parsemée d'idées visuelles amusantes, un corps qui se détache littéralement de son âme, des fantômes dans la soupe, dans une poche d'imper, une utilisation très ludique des effets spéciaux. Tout aussi sympa que Better Than Sex, le premier film de Su Chao-pin, un des teenage movie les plus déjanté qui soit. L'histoire se tient à peu près, mais le premier gros défaut est la longueur. Pour boucler vite, vendre vite, être prêt pour Cannes, le film est monté à la truelle, rembourré avec les scènes à faire, sans grand souci de rythme. Il y a un bon quart d'heure en trop, la première heure est poussive, les parlottes laborieuses. Plus gênant : si le film vise la grande série A, les acteurs nagent dans le Z (la mimi "Barbie" Hsu, quel nom!), et ce n'est pas parce que Chang Chen a joué avec les plus grands qu'il impressionne ici. Le casting n'a aucune cohérence artistique, c'est simple, c'est un vrai plan de financement. Du japonais, du chinois, du taïwanais, de l'américain (catastrophique) au début, chaque pays aura sa mascotte. Manque de rigueur, dommage, car de nouveau, après The Heirloom, le cinéma taiwanais montre qu'il peut faire des films de genre avec un petit supplément d'âme.
