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Resurrection Of The Little Match Girl

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les avis de Cinemasie

9 critiques: 2.36/5

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26 critiques: 2.98/5



Arno Ching-wan 2.75 Un beau bordel amusant
Astec 2.75 C'te bonne blague
drélium 2.75 Pataugeoire pop matricielle
Drexl 3.5 Avalon en pré-mâché mais pas encore tout à fait digéré…
El Topo 1.5 L'anti-Avalon
Elise 3.5
Ghost Dog 0.5 Consternant. Pas tenu plus de 45 minutes...
Ordell Robbie 0.5 Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures
Yann K 3.5 Le film punk ultime?
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


C'te bonne blague

Rigolo, amusant, gros budget qui se donne des airs fauchés, quelques plans chorégraphiques sympas, beaucoup d'autres moins, quelques fulgurances visuelles, quelques unes oui..., des idées intéressantes, beaucoup d'autres marrantes, une bande son... à contre-temps (?), un film sans une longueur d'avance, un film qui avance avec longueur, avec des longueurs, un début de reflexion sur le rapport réel/virtuel qui se transforme vite en une inflexion intellectuelle, une flexion du cerveau, une inflation du scénario, une impasse pris au premier degré, ça passe avec tous les autres degrés...



03 janvier 2004
par Astec




Pataugeoire pop matricielle

Première partie, on ne sait pas trop, on serait bien dans une pop daube de plus, et puis ça penche fort vers le délire pop tout court et là, l'espoir d'une explosion des barrières pointe le bout de son nez. La potion "cyber pop" part dans toutes les directions tout en surfant sur la vague matrix pour ne pas trop faire sombrer son scénario dans le néant, erreur fatale...

Y aurait-il enfin une véritable originalité qui puisse repousser les barrières hermétiques de la pop culture ? Et bien non, pas encore. Il y a bien de bonnes idées comme le maquereau légendaire, la Lara Croft stéroidée, la pêche sans hameçon et quelques autres trips psychés qui apportent une fraîcheur toute relative. La BO aussi, participe à l'ambiance "allez on délire, on réfléchit pas, on en met plein la face à toutes les sauces" : B52's are alive !

Mais non, rien à faire, la cuisson ne prend pas simplement parce que le Jang Sun Woo reste bien trop timoré et ne plonge jamais vraiment dans la piscine du bis, il a trop peur de vraiment tout faire péter la matrice dans ta face de bouffeur de pop corn et reste donc désespérément dans la norme vidéo ludique, usant de ce ton sérieux et ce romantisme sans queue ni tête qui anihilent tout espoir d'une matrice transcendée. L'anti Avalon, ça sonne bien. Petit clin d'oeil au logo de la dreamcast, petit clin d'oeil à la Xbox dans les bonus du dvd pour ne pas faire de jaloux, petite fraicheur aussi furtive qu'un saut dans une pataugeoire en plein été :

Sega, c'est plus fort que ça !

25 mai 2004
par drélium




Avalon en pré-mâché mais pas encore tout à fait digéré…

L’air de rien, sous ses dehors volontairement brumeux, le dernier film de Mamoru Oshii marquait une nouvelle étape dans la représentation de l’univers video games à l’écran, montrant certains enjeux métaphysiques jamais formulés auparavant, touchant à ce monde bien particulier : l’importance de la notion de réseau, le libre arbitre pouvant se transformer en furie dévastatrice, la violence inhérente, voulue inoffensive mais belle et bien tangible ici… Pour cette super-production maudite, dont le flop irrémédiable au box-office coréen la condamne à être vue comme une daube insondable par la majorité, Jang Sun-Woo reprend à son compte plusieurs thématiques d’Avalon, référent désormais inévitable pour quiconque s’attaque à adapter la ferveur des gamers à l’écran. Ceux qui ont pu voir son expérimental Timeless, Bottomles, Bad Movie (diffusé il y a un an sur Arte) auront un peu de mal à reconnaître la patte de celui qui arrivait à filmer le quotidien de la jeunesse désabusée coréenne avec un malaise grandissant, explosant çà et là de ses écarts barbares. Le réalisateur, pour cette œuvre au budget violemment disproportionné, part dans l’optique “ on se trouve dans un jeu vidéo et dès lors absolument tout peut arriver ”. Et c’est souvent là que le bât blesse… Le film démarre sur des images datées, voyant la petite fille aux allumettes, toute droite sortie du conte d’Andersen, tenter de vendre aux chalands indifférents ses briquets qui n’arrivent même pas à la réchauffer dans la nuit glacée. Alors qu’elle semble succomber au froid, la narration embraie sur Joo, futur héros pas encore désigné, visiteur assidu des salles d’arcade. C’est dans l’une d’elles qu’il entre en possession d’une carte lui permettant de se connecter au jeu dont tout le monde parle à mots voilés, Resurrection of the Little Match Girl, dont le but est de sauver la petite fille aux allumettes de la racaille urbaine, du froid, des psychopathes errant dans les rues sombres où elle ne manque pas de s’aventurer. Une fois dans le jeu, une pléthore de nouveaux personnages apparaît, parfois pour quelques dizaines de secondes seulement : un gang du dimanche, un vieux en limousine, une bikeuse lesbos souhaitant passer une nuit avec la petite fille, des similis yakusas armés jusqu’aux dents menés par un chef lui aussi amouraché de l’héroïne… Loin des champs de bataille sépias et glauques d’Avalon, Jang Sun-Woo surfe sur la pente casse-gueule de l’hystérie visuelle aux couleurs criardes, enchaînant les présentations de nouveaux intervenants souvent ad nauseam, alignant les scènes d’action toutes plus improbables les unes que les autres. Et ce ne sont pas les plus spectaculaires qu retiennent l’attention : Jang adapte ici toute un nouveau pan de cette culture à part, des thrillers high tech à la Metal Gear Solid à la violence décomplexée d’un GTA, parangon incontournable d’une nouvelle façon de se défouler. L’une des scènes clé de Resurrection est cette séquence où Joo débarque dans un bureau pour une livraison bidon, et agacé par la condescendance de ses interlocuteurs, il saisit un fusil mitrailleur et se met à faire feu sur tous les salary men, sur une musique euro-dance chantée en anglais par une clone de Christina Aguilera… Une scène se targuant d’un singulier décalage, mais exprimant concrètement l’espèce de folie homicide que tous les joueurs de GTA se sont au moins accordés une fois, tirant sur la foule innocente avec la première arme venue alors que rien n’en indique le besoin. Une représentation qui fait encore plus froid dans le dos lorsqu’en milieu de film, la petite fille aux allumettes, qui se contentait jusque là d’assister passive aux déchaînements de violence autour d’elle, se saisit d’une arme automatique, descend dans en ville proposer ses briquets aux passants de plus en plus méprisants, avant de faire feu à plusieurs reprises en pleine rue. Prise de conscience douloureuse, dont le spectateur est laissé libre d’appréhender le propos. Et c’est là toute la limite de ce film éminemment bâtard, produit monstrueux se permettant des scènes homériques à coup de pistolets lasers traçants et d’explosions en tout genre : Jang Sun-Woo, dès l’immersion dans le jeu vidéo, lâche complètement son public en cours de route, quitte à provoquer le rejet pur et simple de celui-ci devant ce salmigondis visuel et thématique. Les joueurs se suivent, possèdent chacun des traits de caractères empruntés à maints jeux vidéos, du bad guy haut en couleurs à la Final Fantasy au gangster pur et dur d’un Hitman. Jang Sun-Woo tente de condenser les dernières innovations ludiques en la matière en un maelström d’images tantôt jouissives tantôt franchement répétitives (mais c’est cela dit une caractéristique majeure de tout video game…), avant la confrontation avec le boss final, scène complètement absconse et assez cheap où chacun comprendra ce qu’il veut… On sent des coupes drastiques dans la narration, malgré la durée du métrage (un peu plus de deux heures), le précipitant vers le caractère insondable qui faisait tout le prix d’Avalon. Sans égaler le brio du maître Mamoru Oshii, Jang Sun-Woo parvient à provoquer de trop rares malaises en faisant du spectateur le reflet potentiel des exactions s’enchaînant à l’écran, le noyant sous la folie ludique qu’il était venu chercher.

25 février 2003
par Drexl




L'anti-Avalon

Il faut qu’Hollywood nous ait habitué à bien pire pour réprimer le profond sentiment de gabegie qui se dégage de ce plus gros budget de l’histoire du cinéma coréen. Tout dans Resurection of the Little Match Girl évoque le pot-pourri. Les influences (Matrix, Mc Tiernan…), toutes aussi mal digérées les unes que les autres, le scénario, mou et mal fichu au possible, les effets spéciaux (qui ont déjà vieilli), catalogue grandiloquent de tout ce qu’on peut faire avec un ordinateur, la photographie qui alterne saillies et esthétique kitsch, un score innommable et inécoutable, avatar dégoulinant de ce que la variété commerciale peut faire de pire, l’interprétation de la plupart des « comédiens » qui feraient passer Christophe Lambert pour un pur produit de l’Actor’s Studio… Il est d’autant plus déplorable qu’un pareil film échoue sur toute la ligne que ses prétentions apparaissent dès le départ comme particulièrement hautes. Malheureusement, il est difficile d’accommoder l’expérimental avec le commercial et la bouillie infâme qui en résulte laisse le goût saumâtre du temps perdu. Resurection of the Little Match Girl paraît tellement « à côté » de ses ambitions que l’on en vient à trouver profondément ridicule l’ersatz de commentaire social que le film semble receler. De ce paradigme de film creux on ne retiendra que quelques malheureuses scènes d’action lors de l’assaut final. Alors, Resurection of the Little Match Girl, extrême déception certainement, mais œuvre punk ? Sans doute, en tout cas si l’on entend par là que Jang Sun-Woo excelle autant dans l’art de la mise en scène que Sid Vicious à la basse.

28 mars 2004
par El Topo




Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures

Ca aurait pu être grand dans la nanaritude. Parce qu'avec sa photographie hideuse dans la surenchère chromatique de mauvais goût, ses effets spéciaux bidon, son ouverture flashy clignotante qui fait autant mal aux yeux que la photo David Hamilton du dernier Burton, ses persos aux fringues complètement ridicules et ses acteurs en vacances, ça aurait pu etre le Z coréen ultime, le gros n'importe quoi surbudgétisé comme Hong Kong ne pourra jamais en faire faute d'argent à jeter en l'air.

Pendant la première heure, on y croit d'ailleurs et ce malgré les caméras à l'épaule foireuses, les scènes d'action au sens de l'espace nul et avec effets de montage clippesques et vomitifs, les idées visuelles bidon -l'espace coupé en deux couleurs représentant chacune un personnage, les time bullet foireux-. Tout ça parce que le film offre rien de moins qu'une Lara Croft lesbienne qui fait sa place sur le dance floor à la manière forte, des discussions amoureuses du niveau d'une mauvaise sitcom japonaise du matin, des usages comment dire "spéciaux" de la musique -un pastiche de Madonna sur un gunfight où les acteurs sont incapables de tomber dignement au ralenti, un pastiche de Ricky Martin sur une scène d'action-, des remarques à effet navrant garanti à chaque fois que le jeu vidéo présente un personnage. Bref on passe bien le temps pour peu qu'on ait laissé de côté l'esbroufomètre (le film est plus proche de la poudre aux yeux que du crachat punk).

Sauf que Jang Sun Woo oublie que les plaisanteries (sur le dos du spectateur) les plus courtes sont les meilleures (le film fait une heure de trop pour pouvoir être un grand nanar) et à mi-parcours le film bascule dans l'ordinaire de la médiocrité de mauvais film SDU et de Matrixerie bidon, les dialogues et les commentaires sont moins souvent involontairement drôles, la pyrotechnie d'explosions lasse, le film tente d'avoir un ersatz de discours sur le virtuel qui n'est que poudre aux yeux. Bref même en tant que nanar ça ne fait pas illusion. Oui, c'est d'une médiocrité moins formatée que celle du tout-venant du cinéma d'action coréen mais ça ne suffit pas. Les défenseurs du film y verront une volonté manifeste de foirer la commande qui n'excuse rien: c'est ce qu'on pourrait appeler l'argument Piège à Hong Kong -"formidable, Tsui Hark sabote volontairement la commande hollywoodienne et berne l'ennemi américain"- accomodé au barbecue coréen. Qu'elle soit intentionnelle ou pas, la médiocrité cinématographique demeure médiocre...

On en oublierait presque du coup que le désastre du film en cache un autre: celui de l'immense gâchis du talent d'une figure de premier plan du cinéma coréen des années 90. Alors que Fantasmes était plombé par sa pose théorique, Jang Sun Woo offre cette fois un naufrage cinématographique total indigne de son talent.



01 avril 2004
par Ordell Robbie




Le film punk ultime?

Ces mecs sont malades. D'un côté, Jang Sun-woo a eu le plus gos budget du cinéma coréen et a volontairement torpillé tout ce qui aurait pu faire marcher son film, dans une attitude je m'en foutiste sidérante. Mettre un remix trip-hop de "Besame Mucho" sur toutes les scènes d'action, c'est très punk : "Je te fais chier, c'est exprès mais ça n'a même pas de sens". De l'autre côté, les producteurs qui ont espéré que le réalisateur de Timeless, Botomless, Bad Movie allait leur donner Shiri 2 sont des aveugles conseillés par des ignares. Une chose est sure : en Corée, les producteurs n'ont pas le "final cut" et ne regardent même pas à quoi sont utilisées les dépenses. Ce film n'a pas pu être monté sans des kilos de beuh et des barriques de bière aux frais de la princesse. Il parait que le tournage était déjà apocalyptique : chorégraphes d'actions venus de Hong-Kong mais virés à la chaine (effectivement, ils n'ont pas fait grand chose), des rallonges de budget en permanence, on parlait de "version 3.O, 4.O" pour le budget. Le résultat : un des plus petit score de l'année au box-office, un scandale dans la profession, la production au bord de la faillite. La tête de financiers voyant le film, ça devait être un grand moment. En vrai punk, Jang Sun-woo a réussi son sale coup.

Alors, qu'est ce qu'il y a à voir ? Un film entre le génial et le très con, souvent raté, démesurément long. Le milieu, avec d'interminables massacres à la mitraillette, est pénible. Sinon, c'est le supermarché : dans ce monde de jeu vidéo, un personnage s'appelle Lara mais est une vieille drag queen. Le héros a un imper Matrix mais pas de chez Kenzo, plutôt en soldes chez Celio, il est plus léger et lui retombe sur la tête quand il fait des roulades. D'ailleurs, dans le même sujet , le film écrase les autres parodies de l'"effet Matrix" : les balles semblent tirées dans de l'eau et le ralenti est doublé d'un panoramique. En vrac, le film parodie aussi L'Agence tout risques et Mission Impossible. Quand le héros monte sur une moto, une des infos de sa "fiche personnage" indique "Tom Cruise" (il faut suivre). Il y a donc ces scènes d'action engourdies sur fond de Besame Mucho, mais aussi des poursuites en accéléré. Et des cartons avec des blagues dedans, tellement longs à lire qu'ils ralentissent le rythme. Jang Sun-woo se fout de tout, de sa petite marchande de briquets qui fait tapisserie, la pauvre fille, de son histoire tournée et retournée (par tous les trous, comme dans Fantasmes?), de son public qu'il prend de haut, des joueurs de jeu vidéo en particulier. Un exemple de son "humour-pas-drôle" : pour atteindre un "niveau supérieur" le personnage doit pêcher un poisson, le Legendary Mackerel, en images de synthèse d'il y a dix ans. La chose se transformera en un pistolet en plastoque qui tire de jolis zigouigouis mais détruit tout, cramant l'argent de la prod' par liasses.

Le film traverse toute les esthétiques avant de s'en trouver une vraiment démente : la blancheur imaculée de THX 1138 avec les spectres en verre "cassants" de Avalon. Il y a une fin, puis un générique, mais une autre fin est proposée. Puis il faut passer encore des délires visuels hypnotiques avant d'arriver au "Bonus caché", une sorte de pub pour Obao, les Caraïbes au coucher de soleil. On s'attend presque à voir un post scriptum "Jang Sun-woo vous a emmerdé copieusement, merci d'avoir payé". Il n'est pas interdit d'adorer ce film, même si on doit se sentir un peu seul.



05 septembre 2003
par Yann K


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