Meurtre sur commande
J'ai toujours eu un petit faible pour le réalisateur Law Wing-Cheong…sauf peut-être pour son premier, "Ghost Office"…mais j'ai trouvé, qu'il a su tirer le meilleur de son interprète Miriam Yeung dans "Hooked on you" et – surtout – "2 become 1" et d'avoir su la diriger dans des films de commande parfaitement exécutés. Des travaux de commande, comme les deux épisodes de "Tactical Unit", qui – sans être révolutionnaires – étaient agréablement torchés. L'mabitieux "Punished" allait-il enfin être LE film de son auteur ou renforcer le sentiment de l'honnête artisan…
Ben, la seconde, je le crains. Pour commencer, il faut signaler, que Law ait été véritablement "puni" à son tour par un scénario particulièrement faiblard, simple histoire de vengeance à la moralité douteuse et au "twist" final simplement ridicule; en même temps, cela n'a encore empêché aucun réalisateur digne de ce nom de sortir un chef-d'œuvre, mais toujours faut-il savoir en tirer le meilleur, notamment par la mise en scène.
L'histoire est donc basique, mais offre suffisamment de possibilités pour tirer le matériaux original vers quelque chose de beaucoup plus brillant: la relation entre Wong et son garde du corps Chor, par exemple. La transmutation de Chor en véritable bête sauvage pour enquêter et trouver la vérité pour son patron…Intéressante mise en parallèle de sa violence face à celle des ravisseurs, beaucoup plus faible; intéressant cette relation homosexuelle latente entre employeur et employé jamais creusé. Ensuite, la dépression de Wong à mi-parcours, car OUI, il se rend quand même compte de ses torts. Aussitôt esquissé, aussitôt oublié. Et puis, le puzzle, qui s'assemble par petits bouts, en multipliant les points de vue…mais reste loin de la parfaite structure d'un "Rashomon", par exemple. Bref, Law passe totalement à côté de son sujet.
Ensuite, il choisit une approche "bling-bling", qui ne sied absolument pas à l'histoire. Il aurait fallu une mise-en-scène cra-cra et sombre, un peu à la "Beast Stalker" pour illustrer l'histoire, au lieu de se la jouer tape-à-l'œil et rutilante…
Et finalement, c'est exactement ça: un réalisateur, qui semble ne pas savoir quoi en faire de toute cette histoire et qui tente d'en mettre plein les mirettes pour cacher sa propre misère…Un peu, comme la plupart des titres de presse avec des grosses photos imprimées sur du papier glacée, mais sans aucun contenu torché par des stagiaires pas formés et payés au rabais. Un travail de commande de plus, un…