Soft, drôle mais manquant méchamment de profondeur dans le scénario
Il a bien mauvaise réputation Urushihara. Il faut dire que quand on est connu pour ses manga cochons et ses histoires entre nanas voire les deux en un, essayer de glisser quelque chose d'un peu plus grand public avec moins de poils mais néanmoins quelques nichons, ça n'est pas forcément facile tous les jours.
Avec Plastic Little, il crée un extension aux aventures filmées de la jeune Tita et de l'équipage de son vaisseau le Cha Cha Maru dont elle a pris le commandement à la disparition de son père. Leur mission : attraper des animaux fantastiques vivant dans la mer de nuages.
Quand on n'a jamais lu d'Urushihara, il faut reconnaître qu'au premier coup d'oeil le dessin est loin d'être moche. Les visages sont ronds, les yeux pétillent, les bouches sont croquantes et en couleur les corps sont oints avec amour de la tête aux pieds. En plan large, ce n'est pas encore ça par contre, les personnages ayant la fâcheuse tendance à changer de tête avec le recul. Tant qu'à parler des petits détails qui sautent aux yeux, il y a clairement quelques vues de 3/4 étranges assez abominables avec abdomen difforme et visages soudainement étrangement disproportionnés. Mais passons parce que le plus important c'est tout de même le téton. Cette petite masse de chair, objet de l'obsession d'Urushihara dont il ne cesse de chercher la représentation la plus fidèle au travers de ses oeuvres (interview Animeland n°96) et qui a l'air d'avoir déjà largement inspiré Bai Ling. Et bien le téton est plutôt joli quand il n'est pas accolé à une énorme loche ou placé bizarrement parce que la position de la demoiselle est elle aussi bizarre. En tout cas, voilà une bonne raison de se lancer dans la lecture intégrale des oeuvres d'Urushihara, ne serait-ce que par admiration pour une telle persévérance dans l'effort.
Après que les histoires soient potentiellement pas trop mal mais manquant cruellement de peps, c'est anecdotique. Oui, il vaut mieux oublier que quelque part quelqu'un avait quelques bonnes idées à développer à partir de quelques bonnes accroches mais que pour une raison encore indéterminée, le bâclage absolu a aussi été invité. Deux coup de cuiller à pot et plouf l'histoire tombe à l'eau. C'est déjà l'heure de la douche. Restons-en à la légèreté, l'humour SD, saignements de nez et les planches surchargées. Parce que le fait qu'au bout de 4 ans à leur tête, il était grand temps pour Tita de faire connaissance avec son équipage n'interpelle plus personne de toute façon. Il est plutôt l'heure de s'allonger lascivement sur un lit, tiens.
Avec son fanservice très limité, Plastic Little a certainement du en frustrer plus d'un. Pour ceux que l'absence de plans pubiens ne dérangent pas plus que ça, ça reste un manga digeste sans plus et vite oublié surtout.
Rien de bien nouveau, mais de bons dessins et un manga qui se laisse lire...
On ne peut pas dire que les aventures de la jolie capitaine sortent réellement de l'ordinaire. Pas de grosses surprises dans les scénarios des différentes histoires, qui pour s'enchaîner à une vitesse folle n'en restent pas moins souvent "raz des pâquerettes", un peu à l'image de l'OVA, d'ailleurs réalisé par la même équipe en même temps que le manga. Exemple type : Nichol, pilote du Cha Cha Maru, le bateau de nos amis, est un as de la conduite, comme une part important de sa famille avant lui. Poursuivant le rêve de ses ancêtres, il se lance tous les ans dans une course très célèbre (les 24 heures du Mans du coin...). Seulement pour gagner il lui faut un navigateur en lequel il faut qu'il ait suffisamment confiance pour accepter de lui confier en partie sa vie... Tita, dont il est amoureux, ferait bien l'affaire... De vilains mafieux ne veulent pas le laisser participer pour trafiquer les résultats à leur aise. Alors que ces derniers tirent sur Tita Nichol se jette au devant des balles, heureusement qu'il est protéger par sa combinaison de chasseur, il s'en sort quasiment indemne. Les méchants sont rapidement mis en déroute par May arrivée juste à temps, comme la cavalerie. Tita, sans doute pas indifférente au beau Nichol, se lance dans l'aventure avec lui. Ils gagnent la course et Nichol peut enfin embrasser Tita (sur la joue, c'est mieux que rien et ça donne une fin très mignonne). Comme vous vous en serez rendu compte inutile de sortir de Polytechnique pour suivre le développement de l'intrigue...
Pourtant Plastic Little est intéressant car vraiment très drôle. Les personnages sont très sympa, surtout Nichol qui n'arrête pas de rentrer (par hasard?) au plus mauvais moment dans la chambre de Tita ("T'es déjà réveillée, hein? t'es habillée pas vrai? je rentre", je vous laisse deviner la suite...), affligé de terribles saignements de nez à chaque fois qu'il voit Tita moins vêtue qu'elle ne devrait l'être (le pauvre, il risque de finir totalement vidé de son sang...). C'est drôle, c'est bien dessiné, le découpage est bon, et il y a plein de jolies filles...
A défaut d'être le manga du siècle, Plastic Little est tout de même un livre qui vous permettra de passer un bon moment.