Bière-feuille-ciseaux
Les films "à bars" deviennent un véritable sous-genre dans l'actuel cinéma hongkongais. Lancé par le succès surprise (tout est relatif) du film de Herman Yau "Cocktail", ces productions à tout petit budget (et convenablement sponsorisées par des fabricants d'alcools) cartonnent auprès du public ado…au désespoir des autres. Non seulement, ces films sont tout de même de caractère un brin douteux (dans la plupart des cas, ils incitent – plus ou moins directement – à la consommation à fortes doses d'alcool), mais en plus ils ne racontent absolument RIEN.
Tout comme ce "Nothing is impossible", qui après les arts martiaux, toutes sortes de pratiques de sport, les jeux d'hasard et toute autre discipline nécessitant un minimum d'entraînement, fait donc du chifoumi (soit le jeu du "papier-caillou-ciseaux") LA discipline à maîtriser par une jeune fille pour tenter de récupérer son bien-aimé. Bon, elle est prof de soutien, faut la comprendre, la pauvre, à s'adonner à ce plaisir coupable des courts mondiaux de récré (et un jeu initialement développé durant la période Ming en Chine !!!)…et pour donner un minimum de consistance à cette pratique, on la fait se pratiquer entre post-ados en manque de sensations fortes avec des verres d'alcool en gage en cas de défaite. Donc cette Vivian a un petit ami, Jason (pauvre Andy On, qui n'aura jamais réussi un vrai rôle à sa mesure), qui a succombé aux charmes de la "championne en titre", Mango. On saura jamais, si c'est la dextérité des doigts de Mango ou les vapeurs éthyliques de l'alcool qui lui auront fait tourner la tête, mais bon…En tout cas, le chifoumi semble un sport national profondément ancré à Hong Kong, vu la couverture télévisuelle en fin du film; on se croirait quasiment à un match de la WWF avec les mêmes animateurs surexcités, sauf que les assauts des adversaires se résument à un point fermé ou ouvert.
Je ne sais même pas pourquoi je perds mon temps à tenter d'écrire quoi que ce soit sur cette comédie débile; c'est mal joué (le film sert pourtant de véhicule "stars" pour Cherrie Ying et Dayo Wong), mal écrit (l'intrigue se traîne lamentablement) et mal réalisé (tout mérite du moyen "Runaway Pistol" précédemment mis en scène par LAM Wah-Chuen revient du coup à son coréalisateur Kenneth Bi).