Les ébats sont ailleurs
Korea goes pinku.
On en est bien loin de la mouvementée période politique des années 1970, lorsque les policiers patrouillaient encore les rues pour condamner toute fille à la jupe jugée trop courte…Et il est curieux de constater, que pour parer quelque peu à la débandade généralisée de son cinéma (notamment suite à l'abolition des fameux screen quotas sous la pression américaine), les producteurs coréens n'aient semble-t-il rien trouvé de mieux que de tenter d'attirer les spectateurs dans les salles en se servant du prétexte…cul !!
Après les précédents "Forbidden Love" en 2004 et "King & the clown" en 2005 (pour n'en citer que quelques-uns), les films aux mœurs libérés se multiplient au box-office. Quo ide mieux que de se construire une solide campagne de marketing quasi gratuite en faisant marcher le bouche à oreilles en commentant les "fameuses scènes de cul" avant même que le film ne soit à l'affiche…Voilà en tout cas la stratégie (comme celle de l'ultérieur "Frozen Flower") entourant la sortie de ce "Portrait of a beauty". Ca et le fait d'avoir osé carrément réécrire un fameux épisode de l'Historie de l'Art coréen, en transformant le réputé peintre Shin Yu-bok (aka Hyewon) en…femme. Ou plutôt en ayant osé adapter la nouvelle "Painter of the wind" de Lee Jeong-myeong, qui avait déjà fait du fameux peintre une femme.
Hyewon – dans la vraie vie – a été un personnage similaire à celui du peintre Ohwon Jang Seung-up, dont al vie avait fait l'objet d'une magnifique transposition sur grand écran par la fresque historique "Ivre de femmes et de peinture" par Im Kwon-taek en 2002. Tous deux hommes étaient des peintres employés par la cour et qui ont fini par avoir maille avec les autorités pour avoir osé représenter des scènes de nudité et de sexe.
Une intrigue de base, qui prend évidemment du piment en faisant du personnage principal une femme, jugée forcément comme "libérée" en représentant des scènes de sexe. Et "Portrait of a beauty" ne manque pas de parties de jambes en l'air, entrecoupée par une véritable réflexion quant à la condition de la femme à l'époque représentée et quelques belles leçons de peinture…même si l'on en reste très loin de la magnificence du travail d'un Im Kwon-taek.
D'ailleurs, il aurait très certainement valu l'apport d'un réalisateur un brin plus personnel pour donner la crédibilité nécessaire à ce film, qui n'est avant tout divertissement et même pur cinéma commercial formaté. L'intrigue est soapy à souhait et le dénouement n'évite pas de tomber dans le travers du bon gros mélodrame, sans aucun doute pour espérer attirer également les femmes au cinéma. Des histories de cul pour els hommes et de cœurs pour els femmes en somme.
On ne peut qu'applaudir à deux mains devant tant d'audace commerciale, surtout comme "Portrait of a beauty" fait encore partie des premières tentatives du genre; mais il en faudra pas non plus, que les exemples se multiplient de trop dans un proche avenir.