Alain | 4 | Aussi succulent qu'une sucette Chupa-Chups |
Anel | 2.5 |
Avec le temps, les studios de production HK ont tendance à décliner(que reste-t'il de la Film Workshop à l'heure actuelle?) Mais certains commel'UFO traversent le temps avec une certaine nonchalance tout en restant intègre. Après avoir produit des classiques de la décennie passée comme ou Lost and Found, le studio confirme sa volonté de donner des films en dehors des modes et de promouvoir les talents via ce film sorti de nulle part mais qui a beaucoup à offrir.
Le seul souvenir agréable qu'il me restait du désastreux Heroes in Love était le court-métrage réalisé par Gc Goo-Bi (quel nom...) mettant en scène une simple amourette adolescente sans chichis et artifices scénaristiques pour du 100% humain. Pour son passage au long-métrage, il reprend le même acteur (Lawrence Chou) et développe avec bonheur tous les qualités qu'on pouvait trouver à son premier essai. Le film commence d'ailleurs superbement sur des dessins d'enfants qui illustrent le générique de début et les différents personnages. Couplé avec une fort belle musique, ce générique pose d'emblée les bases de Merry Go-Round en proposant un univers simple, enfantin, candide et naïf qui tout compte fait, se rapproche des ambitions d'un fabuleux destin d'amélie poulain mais sans le superflu esthétique et le côté fortement franco-français de l'oeuvre de Jean-Pierre Jeunet. Divisé en chapitres(indiqué par la voix d'un enfant et un dessin approprié), Merry Go-Round nous plonge au sein de cette famille mono-parentale chapeautée par le toujours excellent Eric Tsang et commence de façon théatrale via l'unité de lieu que représente la boutique de nouilles. C'est à partir de cet endroit que graviteront tous les personnages et évènements du film en notant pour les attentifs, le caméo d'une Kelly Chen irreconnaissable(et qui interprète d'ailleurs la chanson du film), à vous de la trouver... Pour en revenir au thème du film, l'histoire nous montre deux amourettes à une génération d'intervalle.
La première met en scène la plus jeune fille d'Eric Tsang avec un petit garçon pauvre qui vit modestement avec sa grand-mère(l'éternel Helena Law). Vu l'âge des interprètes(6 ans à vu d'oeil), il est clair qu'on n'allait pas leur faire jouer du Shakespeare mais étonnament, il y'a une certaine complicité entre eux deux qui passe bien à travers l'écran et qui rend leur relation crédible de même que leur jeu (et dieu sait si je hais les gosses au cinéma...). Parallèlement à ça se déroule l'histoire principale entre Zeny Kwok(géniale en garçon manqué), sa petite soeur et Lawrence Chou où l'énergie juvénile des acteurs apportent toute leur puissance aux scènes via un plaidoyer pour l'innocence bien plus pertinent et touchant que dans l'oeuvre de certains cinéastes HK. Aussi, le film possède une tonalité très colorée mais jamais kitsch apporté entre autres par le personnage de Carlily et à côté de ça, Gc Goo-Bi expérimente et varie son style avec un savoir-faire agréable qui ne tombe jamais dans le démonstratif mais qui servent l'histoire comme le combat de boxe sur le ring entre Zeny et Lawrence ou encore le voyage au Japon qui est filmé en vidéo numérique que pour mieux souligner l'impression de vacances et les inévitables split-screen judicieux lors de conversations téléphoniques. On pourrait reprocher la simplicité et la prévisibilité du scénario mais Gc Goo-Bi préfère aller directement à l'essentiel plutôt que de prendre des chemins dramatiques qui auraient été fort malvenus et préfèrent d'ailleurs conclure via une belle séquence finale qui rejoint celle de Mari Iyagi en substituant le rêve et le pouvoir créatif de l'imagination à la réalité.
En résumé, Merry Go-Round rejoint facilment la rafale de petits chef-d'oeuvres qui sont apparus en 2001 et qui font que le cinéma HK reste l'un des plus intéressants d'Asie à découvrir.