Tanuki | 3.5 | Un bon "gros" shôjo finalement assez prenant |
Finalement ce qu’il y a de bien dans ce manga c’est qu’il ne ressemble pas à l’anime (enfin pas aux souvenirs que j’en ai, en tout cas). En effet, bien que romancé, on ne sombre pas non plus dans les histoires à rallonge qui faisaient oublier qu’il y avait un contexte historique proche de la réalité. Pourtant au premier abord, il est difficile de croire en cette image si innocente de la reine Marie-Antoinette, surtout quand on ne se rappelle plus trop des cours d’histoire de Seconde comme moi. En début de lecture, j’ai donc eu du mal à me laisser porter par l’histoire à cause de cette aspect historique qui est tellement bien compté que l’on a du mal à faire la part du vrai et du romancé. Ca m’a forcé à prendre trop de recul et ainsi ne pas vraiment apprécier ce que je lisais. Et finalement, en se renseignant un minimum, il est facile de se rendre compte que Riyoko Ikeda est très bien documentée.
Quant au personnage d’Oscar, qui partage la vedette avec la reine et Fersen, il n’est pas étonnant qu’il ne laisse personne indifférent, en particulier les dames. Bien que tout le monde soit au courant qu’il s’agit bel et bien d’une femme (comme dans l’anime d’ailleurs), son caractère intègre et son intelligence face aux affaires de la cour, le rend extrêmement séduisant et digne d’intérêt, y compris à la lecture. Le fait que le dessin de son visage soit souvent le même (au sens : yeux plissé, toujours le même regard, menton lunaire et sourire en coin) joue d’ailleurs beaucoup dans la perception que l'on a du personnage et il vaut mieux ne pas regarder dans les détails sous peine de gâcher un peu cette image si parfaite.
Il serait cependant difficile d’oublier qu’il s’agit d’un shôjo. Tous les éléments sont là : yeux qui brillent (c’est très fatigant par moment, car il n’y a jamais un regard sans une grosse étoile au milieu qui éblouit tout le monde) et histoires d’amours impossibles surtout avec ce stéréotype d’androgyne qui aime en secret mais ne voit pas qu’elle même est aimée en secret. Il y a des méchants, des gentils, c’est dramatique, c’est beau et tout le monde pleure (enfin surtout sur le papier). En tout cas, ça se laisse très très bien lire (merci à Kana pour cette surprenante édition qui aura le mérite de ne pas tenir le lecteur en haleine plus de 3 mois). Par contre, les traditionnelles traces d’humour présentes ça et là sous forme de dessins plus ridicules m’ont laissées pour le moins indifférentes.
Il est clair que, comme pour Candy Candy, ce manga ne s’adresse pas aux amateurs de bastons sanglantes mais aux âmes sensibles, de préférences de type féminin et aux curieux. Et malgré le fait qu'il ait fallu 30 ans pour que La Rose de Versailles arrive jusqu'à nous, ce qui sous-entend un vieillissement certain du style, c'est toujours intéressant de lire un manga qui a suscité l'immense intérêt des jeunes japonaises de toute une génération pour la France.