Atterrisage raté.
Jagame Thandiram ou un film
malin dans son contenu: demandant au Royaume Uni d’accueillir les réfugiés sri-lankais tout en admettant que la politique migratoire indienne est encore plus dure. Quoi que l'on pense de cela, on peut au moins reconnaître au film de mettre les pieds dans le plat de la question de l’immigration au Royaume-Uni façon MOCKY ou cinoche italien seventies. Un personnage comme le parrain raciste qui a besoin d'un immigré pour se venger d’un rival, demande une loi anti-immigration pour développer un business de prisons privées à l’américaine tout en ayant ses entrées au Parti Conservateur (et commandant à un immigré un assassinat d’un Travalliste hostile au projet) aurait pu être imaginé par les cinéastes mentionnés. Le concept de celui qui devient truand pour un parrain blanc sans parler anglais a aussi un certain intérêt dans son utilisation narrative. Mais dejà la délocalisation sur sol anglais dilue une bonne partie du charme du cinéma de genre indien du sud : son hyperbole visuelle et de situation. Pendant la première moitié on a ainsi l’impression de regarder un film de Guy RITCHIE. Il faudra d'ailleurs attendre le dernier quart d’heure pour voir au milieu d’un climax au montage brouillon enfin un ralenti qui dure des plombes. Surtout, c’est, comme souvent quand le cinéma populaire indien se pique d’enjeux politiques dépassant les magouilles locales, grossièrement écrit. Ou plutôt: cela le devient lorsque le film abandonne la version farceuse de la question migratoire de sa première moitié pour quelque chose de plus sérieux. Le trafiquant d'armes de la première moitié du film se retrouve paré de bonnes intentions, le héros va trouver sa rédeption de façon visiblement téléguidée par le scénario... Le final revient dans la farce mais cela ne sauve pas le film.
