Lord of War II : super cynique super héros !!
Dans ce film, le cynisme est davantage argumenté que ne l'est la morale. C'est toujours moins rigolo, la morale, faut dire.
"La paix n'existe dans le monde que si le pays qui a la plus grosse b... l'impose" nous sort à peu de chose près notre Iron Man, richissime bidouilleurs d'armes. Les remords survenant ensuite ne sont pas crédibles pour deux sous. Ils sont comme l’aspect fantastique du métrage : de la fiction pure, une utopie définie en tant que telle. Du cinéma. C'est mal diégèsé tout ça. D'un point de vue narratologique s'entend.
Cette verticalité faible profite à celle du cynisme, horizontalement un peu plus loin à droite. Haute, elle affiche à ce point bêtement le bien qu'elle en arrive à mettre en avant et glorifier, en vrai, la saloperie, attractive. Ah on s'en paye des belles baraques avec l'argent des missiles ! Ah elle est classe la villa ! Ah on l'envie notre super héros ! Les belles nanas le critiquent mais couchent avec lui alors si c'est ça le mal, signons tout de suite ! A nous de vouloir les mêmes gadgets fascinants, les mêmes super bagnoles... Comme James Bond. Mais là, c'est un fabricant d'armes. UN FABRICANT D'ARMES ! Qui rejette son métier non pas parce que les armes tuent mais parce que sa corporation joue double jeu en vendant à l'ennemi, voyez l'tableau. Quel courage ! Quel remise en cause ! Quelle splendide rébellion ! Le pire c'est qu'il est communicatif ce cynisme, comme dans un
Scarface avec
Tony Montana grâce - ou à cause - du charisme monstrueux déballé par le mercenaire
Robert Downey Junior, toujours aussi épatant, qui porte - avec les chouettes VFX - le film sur ses épaules métalliques. Il porte aussi très bien le bouc du malin le monsieur.
Alors alors ? Un franc plaisir coupable, adjugé vendu, gros défouloir débile à ne surtout pas prendre au sérieux. En guise de bonus non négligeable, notons un rôle de composition pour
Jeff Bridges diamétralement opposé à celui qu'il tenait dans
The big Lebowski. Chapeau l'artiste.
Sympatoche
Bon casting, bonne adaptation du comic. Manque de générosité niveau action sur la longueur. Pour le reste...
America for ever !
Tony Stark / Iron Man est un héros typiquement "randien", du nom de l'écrivaine russo-américaine
Ayn Rand qui signa des chefs d'oeuvres comme
La Source Vive ou
Atlas Shrugged. Entrepreneur génial et un brin mégalo diplômé du MIT à 17 ans, Tony Stark est aux armes de pointe ce qu'Howard Roark était à l'architecture : un gars passionné que rien ne peut arrêter dans le développement et la diffusion de ses idées, un gars qui tient comme à la prunelle de ses yeux à ses créations et au droit de paternité / propriété qu'il possède sur elles. De la même manière que Roark n'hésite pas à faire sauter un HLM car ses plans ont été remodelés par l'administration, Stark délaisse du jour au lendemain sa branche de missiles ultra-sophistiqués capables de faire péter toutes les grottes des talibans en 2 minutes, au mépris des actionnaires et du cours de bourse, pour se consacrer exclusivement à sa dernière lubie top-secret : un homme-robot capable de concurrencer l'Armée américaine elle-même !
Iron Man consacre en bien des points le fossé culturel entre les USA et la France, ce qui transcende complètement cette série B aux effets spéciaux hallucinants et à l'interprétation impeccable de Robert Downey Jr, sosie d'Al Pacino, ou de Jeff Bridges, méconnaissable avec son crâne rasé et sa longue barbe. Car ici, le capitalisme est parfaitement assumé, que dis-je, revendiqué : non, il ne semble pas y avoir de "
loi littoral" aux USA interdisant aux "
super-riches" de construire un palais sur un piton rocheux surplombant l'océan. Pas plus qu'il n'y a d'ISF (kézako ?) pour "
taxer les profits des grosses fortunes pour le redistribuer dans un esprit de justice sociale", ni d'association écolo pour reprocher à Stark de polluer la planète avec son jet privé, encore moins de syndicalistes prêts à faire grêve contre la fermeture sur un coup de tête de la branche ultra-rentable des missiles de Stark Industries. Mieux, la maîtrise de la technologie est vue comme une preuve de supériorité et de civilisation incontournable dans la compétition mondiale (cf. la petite phrase "
vous avez un petit problème avec la high-tech en Afghanistan..."), reléguant aux oubliettes l'air de chien battu du
Lord of War rongé par les remords comme le rappelle Arnaud, mais aussi une certaine hypocrisie entretenue vis-à-vis du rôle des marchands d'armes dans la société.
Mais tout cela n'est rien face à cette idée puissante et grinçante développée dans le film : la technologie va permettre peut-être un jour de concurrencer le dernier monopole de l'Etat, à savoir l'Armée et la Guerre, après avoir sérieusement bouleversé ses monopoles de l'information, de l'éducation, de l'énergie, de la sécurité ou du jeu. Et cette révolution potentielle ne pourra sans doute venir que d'un seul endroit : les USA.
Un divertissement très honorable
Un film de super héros politique avec comme toile de fond une morale sur le pouvoir, voilà ce qui alimente cet Iron Man, qui aussi agréable et léger qu'il est, n'emporte tout de même pas grand chose sur son passage. Divisé en deux parties distinctes, il ironise là où d'autres se sont vautrés méchamment parce qu'ils n'assumaient pas leur matériau de base. Iron Man, superbement interprété par Downey JR, n'a pas l'étoffe d'un Spiderman 2, mais remplit son boulot. Le film travaille davantage la création du personnage d'Iron Man plutôt qu'autre chose, tant mieux, cela nous évitera les sempiternels combats qui n'apportent rien dans la sympathie que l'on peut éprouver face à ce super héros créé de toute pièce par un type aussi mégalo qu'intelligent.
A chacun sa guerre
Bon crû des sempiternelles adaptations de comics américains avec un "Batman" s'imposant facilement comme l'un des meilleurs actioners de la décennie et cet" Iron Man", qui enterre en quelques scènes les trop nombreux essais de la concurrence, la très moyenne franchise des "X-men" et le faiblard "Spiderman" y compris.
Certes, tout n'est pas réussi, loin de là. Il faut se farcir une première heure longuette et franchement ridicule dans le désert jusqu'à l'aboutissement de la première armure "Iron Man" tout sauf convaincant – on jurerait voir la résurrection d'un "Robocop" raffistolé…Le rythme gagne en vitesse et en suspense suite au retour du héros au bercail avec un joli discours de morale sur la vente d'armes illégale et la sempiternelle course aux profits et à l'enrichissement personnel avant de passer rapidement à quelques scènes d'action très visiblement en CGI, mais qui enterrent en deux sauts, trois mouvements les ridicules vols planés du "Silver Surfer" dans le familial "4 fantastiques 2"…C'est en fait une nouvelle fois le lifting d'une franchise un peu poussiéreuse, l'implication de la guerre en Irak et l'éternelle remise en question de son interprète principal (à l'arrogance encore plus trempée que celle de Bruce Wayne, dis donc…), qui assurent le succès du film…En revanche, l'histoire est assez simpliste, trop longue à se mettre en place avec autant de bouts volés ci et là, que la première armure de l'Iron Man et à la morale douteuse…
Car autant il est bon de condamner la vente d'armes avec tout cela implique, autant il est tout aussi facile de répondre à la violence par la violence…On a commis une erreur ? Ben, on va tout détruire sur son passage pour se racheter une conduite…Ce qui rappelle l'attitude très peu cavalière des Etats-Unis, qui envahissent et détruisent tout sur leur passage sans jamais tenter de dénouer le sac à nœuds à la base des problèmes. Dans ce premier épisode, l'Iron Man est seul; mais comme les scénaristes laissent l'entrevoir (armure à l'appui), dès le second, il devrait avoir l'appui de l'armée américaine pour détruire encore plus…Plus besoin de vendre les armes, on s'en sert directement nous-mêmes pour faire justice. Pour un monde meilleur…
Excellente adaptation pour un film très rock'n'roll!
Je dois avouer avoir été quelque peu hésitant face à un film mettant en vedette l'homme en partie responsable de la mort de Steve Rogers (ceux qui ont suivi la saga "civil war" chez Marvel savent de quoi je parle). Le personnage a été sérieusement malmené ces derniers temps dans la bd (une constante pour Stark, mais on nous le rend généralement attachant, malgré son arrogance) et comme beaucoup de fans j'attendais plus de voir Iron man se prendre une raclée par Hulk dans "world war hulk" que de l'admirer dans un film.
Après avoir vu l'homme s'en prendre plein la tête en comics, y compris des mains de Thor le dieu de la foudre, j'étais prêt à me lancer dans l'aventure réalisée par le très sympathique John Favreau, qui s'octroie un caméo amusant. Et force est de constater que malgré une filmographie par forcément convaincante en tant que réalisateur, le bonhomme s'en sort admirablement bien. Peu axé sur l'action, puisqu''en dehors des scènes de vol qu'on ne qualifiera pas de scènes d'action, il n'y en a que trois et pas forcément longues, le film n'en reste pas moins plein de panache.
Un peu à la manière d'un "batman begins", c'est l'homme qui intéresse le réalisateur avant son armure. Et avec un acteur de la trempe de Robert Downey Jr, il peut se le permettre. C'est bien simple, il est Tony stark, tant physiquement que dans l'esprit. Et si on regrettera l'absence d'alcoolisme si chère à la bd, gageons que ce sujet est gardé pour les suites à venir. En l'état, le récit est très riche et passe à 100 à l'heure. Même si l'action ne prime pas, on ne s'ennuie jamais, contrairement à un spiderman dont on ne retient que les scènes d'action pour évite de vomir devant la bonne vieille morale et les scènes cuculs. J'ai lu beaucoup d'attaques envers Ben Affleck, mais n'oublions pas que Tobey Maguire est aussi charismatique qu'un croissant oublié dans une tasse de café depuis une semaine. Downey reste donc le seul acteur à offrir un visage charismatique à son rôle dans l'écurie Marvel, avec l'excellent Hugh Jackman.
Si on voit finalement que peu Iron Man, on ne peut qu'être admiratif devant les armures. Particulièrement réussies, elles sont ce qu'on pouvait attendre de mieux visuellement et collent parfaitement à ce qu'on peut voir dans les bds. A ce titre, la première armure, tout en ressemblant trait pour trait à celle de la bd, parvient à ne pas paraître ridicule et à être crédible, alors qu'on peut difficilement s'empêcher de rire devant la version papier.
De même, le début de l'histoire, replacé avec intelligence dans le contexte actuel alors que la bd traitait du conflit du vietnam, retranscrit fidèlement le premier épisode. La relation entre Stark et son compagnon de cellule qui y était l'un des éléments forts, fonctionne parfaitement ici. Ce passage ne paraît pas long, car il présente efficacement le personnage, tant humain qu'apprenti héros, dans une scène d'action qui reste peut être la plus percutante du film, bien loin du duel de sumo de la bd...
La seconde scène d'action nous permet d'admirer la nouvelle armure et se montre tout aussi efficace. On regrettera le manque de brutalité du final. Très sympathique, il reste en déça des attentes. Disons qu'après les scènes précédentes ébouriffantes, il reste un peu gentillet sans être mauvais.
Les acteurs font tous un très bon travail, même si Downey vole la vedette à absolument tout le monde, et on apprécie les multiples références, comme le fait d'appeler l'ordinateur "jarvis" (valet de l'équipe des vengeurs dans la bd), l'allusion au fait que Rhodes va enfiler une armure et devenir "war machine" pour préparer les prochains opus, le bouclier de captain america qui trone dans le labo de Stark (sachant qu'il l'a renforcé dans la bd) et surtout, la création du shield. Le shield qui a une place primordiale dans l'univers Marvel et dont l'apparition prépare au projet des vengeurs et devrait faire le lien entre autres avec le nouveau "hulk" réalisé par Leterrier et qui s'annonce spectaculaire au possible. Le caméo de Samuel L. Jackson qu'on attend tout le film se déroule après le générique, et quel bonheur! Le choix de prendre la version ultimate de Nick Fury est discutable, mais compréhensible finalement.
Autre point fort: la musique, extrêmement réussie et énergique, qui booste les scènes. "Iron Man" est une excellente surprise, une adaptation de haut calibre et un divertissement de qualité. Pas de psychologie à la "batman begins", pas de vingtaine de personnages pour faire oublier le vide comme dans "x-men", pas de scènes larmoyantes et pathétique pour un spiderman qui a oublié qu'il n'était pathétique que dans les premières bds et a évolué en mec cool, mais un homme très charismatique, bourré de charme et d'humour, dans une armure de toute beauté.
Assurément la meilleure adaptation de Ma.rvel et la seconde meilleure adaptation de super héros derrière "batman begins"
Le côté sombre du personnage aurait pu être mieux exploité, et on pourrait lister les nombreux défauts du film, ce serait oublier qu'il s'agit là d'une adaptation correcte et surtout drôle (notamment grâce à un Robert Downey Jr en grande forme). Sympathique.