Des yeux derrière la tête 
Il ne faut pas grand-chose pour faire d'une authentique série B (frôlant parfois même le Z) une série A – c'est juste l'idée qui compte…"Terminator", "Hidden", "La Mutante"…autant de films décriés à leur époque, mais qui ont su s'imposer comme des véritables classiques ou films cultes avec le temps.
"Haunters", lui, fait le chemin inverse en passant de la bonne série "A" avec un gros budget et un casting 4 étoiles (Gang Dong-won de "Voice of a murderer" et "Secret Reunion" et la star du petit écran Ko Soon) à…une série Z…Ah…cela faisait un bail, que ce n'était plus arrivé dans le cinéma coréen, depuis…ô…au moins depuis les horripilants "Dream of a warrior" et "Gingko Bed 1" au moins…Cette époque bénite, où le cinéma était en plein renouveau et tentait d'insuffler un peu d'énergie en piochant notamment allégrement chez le grand modèle ricain.
"Haunters" fait donc à la fois penser à la franchise "Scanners" de Cronenberg et à "L'échiquier du Mal" de Dan Simmons avec ce personnage au "Talent", qui arrive à manipuler l'esprit d'autrui. Le film fait ainsi penser à "Someone behind you", où une entité pouvait prendre possession de n'importe quelle forme humaine pour s'attaquer à l'héroïne et où prévalait un sentiment d'insécurité permanent…Un peu moins ici, car les confrontations sont directes; mais là où réside la (seule) force de "Haunters", c'est que le psychopathe manipulateur a vite compris, qu'il pouvait beaucoup mieux attaquer indirectement notre jeune héros naïf que frontalement…Il va ainsi faire valdinguer un bébé (en gros plan) à l'arrivée d'un métro ou se faire jeter dans le vide des innocents dans un édifice…sans aucun doute les deux seules scènes les plus réussies du film…
Car force est de constater, que le film fait terriblement toc et faux…Depuis la description des personnages, auxquels ont ne croit pas une seule seconde et auxquels on ne s'identifie pas, en passant par ces scènes de "possession", où des dizaines de figurants restent immobiles ou se déplacement tels des robots dans une mauvaise série B des années 1950s…bref, un ratage TOTAL, absolument pas aidé en l'interprétation horripilante des deux meilleurs amis (un noir et un turc musulman, fêtant ainsi officiellement l'entrée des personnages "marginalisés de la société coréenne dans un blockbuster après des nombreux films indépendants récents) et des scènes d'action filmés avec des pieds.
C'est mauvais, mauvais, mauvais, jusque dans cette ultime scène d'un ridicule absolu – sans doute uniquement motivée par le fait, qu'il restait une heure supplémentaire à tourner à l'équipe pour oser pouvoir imaginer une scène pareille. Un autre passage derrière la caméra totalement raté de la part d'un scénariste plus ou moins doué ("For Horrowitz", "Hansel & Gretel") et le vrai premier plantage en règle de l'année 2011 dans le cinéma coréen.
