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Guru
les avis de Cinemasie
2 critiques: 3.25/5
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2 critiques: 4/5
Self Made Man
Encore un beau succès pour Mani Ratnam avec cette biographie inspirée de la vie du magnat de l'industrie Dhirubhai Ambani. Un film très représentatif de la fin de l'ère Nehru et de son socialisme soft, et de l'ouverture économique de l'Inde au monde à partir des années 90. Le meilleur rôle d'Abhishek Bachchan, rarement convaincant d'habitude, mais qui s'est vraiment lâché ici.
Le monologue final lors du procès donne le ton : l'Inde ne demande qu'à progresser, mais c'est le gouvernement qui freine de manière injustifiée ses ardeurs. Le voici reproduit ici.
Le Président du Jury :
vous avez 5 minutes pour votre défense
Le patron :
Puis-je me tenir debout, ou ai-je aussi besoin d’un permis pour ça ? (rires dans la salle)
Vous dites que je suis contre la loi. Il y a 40 ans, un autre homme l’était aussi. Aujourd’hui, nous le vénérons. En son temps, l’esclavage était la loi… Il a écrit une nouvelle loi : la liberté !
Je ne suis pas Ghandi. Tout ce que je connais, ce sont les affaires, le travail dur, et la pauvreté. Je suis venu à Bombay avec 2 chemises, une femme et un beau-frère. J’ai voulu faire des affaires. Mais les portes des affaires ne sont ouvertes que pour les riches. Ces portes créées par le gouvernement ne peuvent être ouvertes que par des pots-de-vin ou des coups de pied. J’ai fait les 2. Là où j’ai du donner un coup de pied, j’ai donné un coup de pied. Là où les lois m’ont contraint à me plier, j’ai fait des salamalek. Et aujourd’hui vous venez me demander pourquoi j’ai donné tant de coups de pieds, pourquoi j’ai fait tant de salamalek ?
Qu’est-ce qui vous gène ? La croissance de mon entreprise, ou la vitesse de ma croissance ? Ou bien ai-je dépassé vos attentes vis-à-vis d’un villageois ordinaire ?
Vous avez lancé des accusations contre moi : défaut de paiement de taxes, d’impôts de douane, d’impôts sur le revenu, de cette taxe-ci, de cette taxe-là. Quand j’ai commencé les affaires, je ne connaissais même pas le sens de ces mots !
Je suis tombé plusieurs fois avant d’apprendre. Pour économiser l’argent, j’ai marché 20 km avec d’énormes balles de polyester sur ma tête. Je connais la valeur de l’argent. Quand il y avait de l’argent à gagner, je suis allé le chercher. Pas seulement pour moi, mais aussi pour mes 300 millions d’actionnaires.
Je ne sais pas jouer au golf et je ne vais pas aux courses hippiques. Mais je suis un joueur solide dans mes affaires. Je sais comment faire le meilleur polyester, avec des fibres de qualité, avec les meilleurs produits chimiques, et aux meilleurs prix. Est-ce ma faute ? Devrais-je m’excuser ?
J’ai porté des bidons d’essence quand je travaillais dans une station service, pendant que notre pays mendiait auprès de la Banque mondiale : « Donnez-nous de l’argent, nous voulons faire des routes. » Pourquoi ne pouvons-nous pas changer notre destin ? Le nôtre, et celui de notre pays ? Voulez-vous que j’aille livrer des bidons d’essence et que notre pays reste un mendiant pour toujours ? Pourquoi ne pouvons-nous pas atteindre le sommet ? Pourquoi nous appelle-t-on le tiers-monde ? Nous avons autant de droit que les autres d’être un pays développé, et nous pouvons l’être !
J’ai perdu beaucoup de choses ici, à commencer par ma main paralysée. Et le temps que cette commission d’enquête s’achève, je perdrais je ne sais quoi d’autre encore : ma voix, mon esprit. Mais il y a une chose que vous ne pourrez jamais m’arracher : mon courage. Je ne le perdrai jamais. Parce que ce courage est le courage de l’homme de la rue, le courage de ce pays.
Vous voulez m’arrêter, n’est-ce pas ? Mais je ne suis pas seul ! Le pays entier avance avec moi. Et ni vous ni vos lois n’ont la force d’arrêter le pays tout entier. Les portes que vous voulez garder fermées s’ouvrent petit à petit, et nos pieds sont très forts. Quelle commission peut entraver le progrès de ce pays et l’arrêter ? Dites-le moi !
Vous m’avez donné 5 minutes pour ma défense. J’ai terminé en 4 minutes et demi. Bénéfice de 30 secondes. Voilà ce que sont les affaires. Si vous voulez me punir pour ça aussi, vous avez le feu vert. Je n’ai pas peur de votre décision.