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Deux Voyous

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6 critiques: 2.67/5



Ordell Robbie 1 un yakuza eiga de plus
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un yakuza eiga de plus

Avec Deux Voyous, Aoyama met des litres d'eau dans le moulin de ceux qui criaient à la surévaluation de son talent réel à l'époque d'Eureka. Sa présentation dans le cadre de la Rétrospective Gangsters du Soleil Levant n'avait d'ailleurs pas suscité autant d'enthousiasme que le fera sa belle fresque sépia.

Certes, la voix off emphatique et le plan de plage du début annoncent la relative réussite d'Eureka. Mais pour le reste le film ne dépasse pas l'ordinaire du yakuza eiga. En sus de certains de ses acteurs fétiches (Terajima Susumu, Ishibashi Ryo), Ayoama repique à Kitano sa fameuse conception de la violence faisant irruption de façon imprévue et parfois tempérée par du burlesque. A la limite, cet aspect-là pourrait être acceptable sachant qu'il ne s'agit que d'un deuxième film où un cinéaste se cherche encore. Ce qu'il est moins en revanche est l'accumulation peu inspirée de clichés ultrarebattus du polar: le jeune qui va à la ville pour devenir parrain, la figure paternelle de la mafia qui le prend sous sa coupe, l'attirance pour la copine d'un caïd. Parce que Aoyama ne fait rien d'un minimum intéréssant de ces clichés. Quant à l'utilisation de l'obscurité pour créer un film littéralement et totalement noir, elle sent un peu trop le gadget arty.

Qu'y a-t-il de Aoyama Shinji dans le film? Ah oui, le sens des choix musicaux judicieux avec une belle bande son rock portant littéralement le film. Et surtout des plans étirés jusqu'à plus soif de façon gratuite. Les travellings et les ralentis maladroits du film donnent en outre l'impression qu'Aoyama se regarde filmer. Les scènes de plage du film tombent littéralement à l'eau et puent la copie médiocre de Sonatine. Sans parler des scènes à vélo filmées de façon poseuse et des plans aussi récurrents que pénibles de girouettes qui scandent le film -symbole o combien léger de personnages déboussolés; d'ailleurs au rayon léger il y a aussi la jeune femme qui dit que le sommet d'un immeuble permet de contempler la société-. Et Aoyama filme mal la sexualité. Enfin, si le poème du début d'Eureka n'était pas prétentieux, ici cela ressemble à un adolescent imbu de sa personne qui se prendrait pour Rimbaud.

Cinéaste pas dénué de sens du cadre et aux choix musicaux avisés, Aoyama Shinji a trop souvent gâché ces qualités par une digestion pas toujours réussie de ses influences formelles, une tendance à la fausse audace et une certaine pose auteurisante (prétention thématique et propos asséné au marteau piqueur). Mais il a su trouver avec Eureka un sujet -le lent retour à la normale après un traumatisme- justifiant à peu près ses parti pris de lenteur rythmique. Qui plus est, un scénario peu bavard évitait au film les dialogues "à message" lourdingues présents dans beaucoup de films du cinéaste. Ce qui explique mieux le "miracle"...



17 décembre 2002
par Ordell Robbie


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