Oubliez tout ce que vous avez pu voir jusqu'à présent...
Alors là, faut essayer de s'imaginer le croisement improbable entre Woo(pour les gunfights), Besson(pour la naïveté) et Wong-Kar Waï(pour l'esthétique). A la manière d'un Besson(période Léon), Donnie Yen est complètement dans son trip et balance des scènes ultra-violentes remplies de grossièretés et alterne avec des scènes intimistes où la naïveté et la maladresse rappelle celle de l'ami Luc. On pourrait aussi ajouter à ça, la mégalomanie et la prétention de Donnie Yen tant dans le jeu que dans la réalisation(le "Suspiria" du film d'action?). Et finalement, on se rend compte qu'à l'instar de "Léon"(d'ailleurs cité dans le film), "Ballistic kiss" tire toutes les qualités de ses défauts et dévoile un monde à la limite de la schyzophrénie et à l'aspect bédé complètement surréaliste sous influence du cinéma d'auteur(détail intéressant: la musique a été composée par un japonais et donne presque l'impression de regarder
Le Tombeau des Lucioles). En tout cas, ce film d'action artistique est pour moi un vrai ovni du ciné HK, suffisament atypique pour se faire détester des uns et aduler des autres.
26 janvier 2002
par
Alain
Une tentative plutôt loupée de mixer polar, mélo et style visuel à la Wong Kar-Wai. Dommage...
Donnie Yen a essayé dans chacun de ses films de mixer de l'action assez violente avec du mélo ( Shanghai Affairs, Legend of the Wolf), avec plus ou moins de succès. Ici il va encore plus loin en ajoutant un style visuel proche de Wong Kar-Wai par moment. Il y a certes de bonnes intentions, mais le résultat laisse à désirer.
Les scènes d'action sont correctes, avec un mélange gunfight / kung-fu qui donne parfois lieu à de bons passages. C'est un peu fouilli, mais au moins assez dynamique. La partie mélo est moyenne, on ne se sent jamais vraiment emporté par cette relation tueur / flic qui a pourtant déjà fait ses preuves. La musique gentillette et les gros passages romantiques contrastent trop avec les passages d'action très violents et toujours très limites au niveau vocabulaire (avec beaucoup de f... et autres expressions consacrées). De plus, toute la partie sur les motivations de Cat et sa philosophie de la vie laisse aussi à désirer. Donnie n'a pas inventé l'eau tiède, on le savait déjà.
Il montre ici les limites de ses idées, il n'est pas Wong Kar-Wai ou John Woo. Ses intentions sont louables mais manquent d'efficacité. Je préfère de loin Legend of the Wolf dans ses réalisations. Ici on apprécie seulement quelques scènes d'action et la plastique superbe d'Annie Wu. Le reste est plutôt faible. Dommage...
"Donnie is God" dixit Donnie
Y aura-t-il un jour une film plus Donnie Yenesque que celui-ci? J'en doute. Difficile de faire plus personnel, à croire que
Donnie YEN Chi-Tan a livré dans ce film toute sa sensibilité et son esthétique cinématographique. Certes l'hypertrophisme ainsi obtenu peut prêter à sourire, mais il y a là une franchise et une authenticité qui ne peuvent laisser indifférent. Plus encore que dans
Legend of the Wolf, l'action est ici egocentrée sans pour autant que cela n'entrave le déroulement scénaristique. La cathexis du film découle de l'enferment psychologique du héros, seul face au monde. Et la reussite de Donnie Yen est de faire passé cet enferment à travers les images. Pour cela, il n'hésite pas à utiliser le ralenti, le noir et blanc, les plans surcadrés au risque d'induire chez le spectateur une transe quasi hypnothique. Quant au contenu Donnie Yen sait alterner avec bonhneur les scènes d'actions qui souffrent un peu du style imposé, avec les scènes plus oniriques qui elles profitent de l'esthétique et de l'ambiance génerale du film. Reste l'aspect moral du film qui connote et conditionne pour une bonne partie le reste du film. Et la question se pose : "Donnie Yen est-il le dernier anarchiste de Hong-Kong?" car à force de rapporter les critères de jugement moral à la seule aune du héros, Donnie Yen n'hésite pas à faire de celui-ci l'archétype même de l'anarchiste sentimental et il est palpable qu'il y est bien plus là qu'un simple personnage. Tout comme l'esthétisme du film nous montre ce qu'est réellement l'inspiration de Donnie Yen, la thématique nous en révèle peut-être beaucoup plus sur l'homme que ce qu'il a pu en montrer ailleurs.
Pour finir, une petite remarque, il me semble que
LAW Chi-Leung s'est beaucoup inspiré de ce film pour son
Double Tap, je serais curieux d'en avoir un jour la confirmation.
16 novembre 2004
par
jeffy
Toute la megalomanie et le narcissisme de Donnie dans un seul film.....un vrai bonheur! Tres bonne bisserie esthetisante!
Tueries en tous genres
Effectivement, Donnie Yen s'est taillé un rôle sur mésure - sans doute par dépit de n'avoir jamais pu percer en "star" comme il l'entend l'être; en même temps, son film tient la route. Faisant preuve d'une maîtrise certaine dans sa mise en scène, le film bénéficie d'une lumière superbe et d'un découpage à la hauteur de ses ambitions... sauf dans les scènes de combat totalement surdécoupés et ne rendant pas compte du talent martial de son interprète. Comme si Yen avait clairement voulu se différencier de son statut d'artiste martial pour se créer un autre personnage.
Or, il est bien en-dessous du charisme d'un "Killer" à la Chow Yun-Fat, mais prêterait plutôt à sourire dans son accoutrement de jeune "branché".
Reste qu'il n'y a que très peu de temps morts et qu'une fusillade en chasse une autre, sans que cela devienne lassant.
Hong-Kong a produit bon nombre d'autres produits du même accabit; "Ballistic Kiss" se place dans la moyenne supérieure du genre !!!
Macho Macho Man
Plusieurs conclusions évidentes après le visionnage de ce film:
1/ Donnie n'aime pas filmer, il aime SE filmer.
2/ Donnie aime en mettre plein la vue.
3/ Donnie trouve que le meilleur moyen d'en mettre plein la vue, c'est de se monter sur un piédestal.
4/ Donnie aime les ralentis, surtout sur lui.
5/ Donnie aime les fusillades, surtout quand elles le mettent en valeur.
6/ Donnie aime les belles musiques, surtout quand elles accompagnent chacune de ses apparitions.
7/ Donnie n'a pas besoin de beaucoup d'argent pour faire un spectacle.
8/ Donnie a quand même beaucoup de style en tant que réalisateur (mais seulement quand il est le héros de ses films).
9/ Yu Ruong guan est toujours sous exploité.
10/ Donnie choisit toujours des acteurs qui jouent comme des savates pour paraître bon acteur en comparaison.
11/ Donnie aime la bonne action, mais il n'en met pas assez.
12/ Donnie aime les films de John Woo, surtout "le syndicat du crime 2".
Maintenant, les conclusions concernant Bey Logan:
1/ Bey Logan a une grande culture en cinéma.
2/ Bey Logan est un scénariste et un dialoguiste raté.
3/ Bey Logan a eu une enfance frustrée et il assouvit ses fantasmes par procuration en écrivant de mauvais scénarios pour des acteurs narcissiques.
4/ Bey Logan devrait se contenter d'éditer des dvds HKlegend.
Conclusion générale:
1/ Visuellement très réussi.
2/ Ensemble dynamique même si manque de rythme.
3/ Musique magnifique mais qui ne colle pas toujours à l'action (rarement même).
4/ Action de qualité même si trop rare
5/ Des acteurs pitoyablement risibles
6/ des situations, des personnages, et des dialogues parmi les plus grotesques qu'on ait vu au cinéma, bourrés de poncifs mielleux et ridicules.
7/ Une fin sensée être dramatique risible de bout en bout.
8/ Ne jamais mettre de lunettes de soleil quand il n'y a pas de soleil.
9/ Un film difficile à classer ,bourré de classe et de qualités mais au moins d'autant de défauts qui en font souvent un nanar
un peu dommage
le film est magnifique, une photo et une réal sortie de Chungking express entre autres, visuellement entre tsui HARK et WKW, sans non plus les égaler, mais il faut saluer l'effort graphique, qui reste l'atout principal du film.
dommage car tout le reste est un ton en dessous: acteurs, scénario, gunfights, bande son.. tout cela correspond plus à une série b voire un téléfilm quelconque.
ces éléments ne sont pas mauvais mais décevants, que ce soit des acteurs manquant globalement de charisme, un script assez peu évolué (passe encore), un scénar aux ficelles maladroitement tirées, ou encore une bande son comportant trop de musique et le plus souvent des thèmes inadaptés à l'ambiance visuelle (les + réussis sont les passages calmes, car sur les scènes d'action ça casse un peu l'ambiance les ziks "héroiques")
enfin le tout reste correct et sympa à voir, malheureusement ça ne sera pas un polar de référence, car trop emprunt de références justement.
bombe visuelle en tous cas...
The Magnificent Killer.
Lorsque j'étais petit, j'aimais m'imaginer en héros, je me voyais vêtu en noir (Zorro m'aurait-il influencé à l'époque), le visage caché sous un chapeau, volant au secours de la veuve et de l'orphelin...
Ce film m'a fait me replonger dans ces délices de l'enfance où l'on ne sait pas encore ce que mégalomanie signifie, voulant simplement s'affirmer en tant que je...
Donnie Yen a du rêver de ce rôle de héros pour qui les filles craquent. Un héros agissant dans un ballet esthétisant, sur qui l'effet de stroboscope et les effets de caméra embellissent les actes, même s'ils s'agit de donner la mort. Caché derrière des lunettes noires, il va donc l'arme aux poings trucider quelques bads guys avant de finir sous l'arme de la justice...
Un bien beau film qui n'a ni l'efficacité esthétique d'un John Woo, ni le romantisme citadin d'un Wong Kar Wai, mais qui en tentant d'unir ces deux styles, réussis à créer une sorte de mixage classieux et fort sympathique.
Donnie Yen derrière la caméra à nouveau, ce coup-ci l'action est plus parsemée, peu de combats à signaler, du coup le film perd en intérêt. Les belles musiques et quelques plans intéressant permettent de finir le film, mais on est loin du chef d'oeuvre voulu par le réalisateur.
Trop de ralentis creuse l'ennui
Après un 3e visionnage de ce film, mais seulement 2e visionnage complet car je m'étais assouppi à mi-parcours la toute première fois, je réhausse un chouia la note de ce film. C'est vrai que c'est très beau, l'histoire est entrainante bien que relativement bateau, mais que c'est lent. Tous ces ralentis m'exaspèrent. En vitesse normale, je suis sur que le film ne dépasse pas 60 minutes. Et les scènes d'action sont beaucoup trop découpées. Très dommage donc surtout vu le casting de gros cogneurs (Michael Woods, Yu Rong Gang, et biensur Donnie Yen) que le film avait réunit.
Ballistic et tac ! (je sors...)
Autant le dire tout de suite, Ballistic kiss (3eme film de Donnie Yen) est loin d'être une franche réussite...Pour vous donner une petite idée on pourrait même dire que cette oeuvre de Donnie Yen ressemble à film de Luc Besson (l'influence de Léon est clairement affichée), avec toutes les caractéristiques que ça comporte...En 10 fois plus poussées ! Ainsi, Ballistic kiss ne cesse d'osciller entre romantisme naïf (bien cu-cul) et vulgarité crasse (renforcée par des dialogues orduriers au possible), et chose somme toute logique, les 2 aspects s'anihilent mutuellement. Comment peut on prendre une séquence romantique meilleuse au sérieux lorsqu'elle est précédée par gunfight dans un cinéma porno (dans lequel les personnages s'envoient des "@!#$", des "@!#$" et autres "@!#$" toutes les 10 secondes !) ? Vous aurez compris que le scénario (écrit par Bey Logan, directeur de la collection HKlegends) est on ne peut plus maladroit, de plus il ne cesse de s'emmeler les pinceaux sur une trame des plus basiques.
Mais là où il aurait pu s'avérer détéstable, Ballistic kiss est un film tellement excessif qu'il en devient presque attachant ou du moins drôle...Un joyeux nanar quoi ? Comme je l'ai mentionné précédemment, Donnie pousse les manettes à fond dans tous les domaines: Les scènes d'actions ressemblent à de la parodie (par moments on pense à L'arnaqueur de Hong Kong de Wong Jing...en encore plus abusé !). Impossible de ne pas mentionner cette scène montrant une dizaine de mecs qui se flinguent -en gros plans- dans 10 metres carrés (on n'y comprend rien, y'a du sang partout, c'est drôle...) ou bien le final où Donnie Yen nous prouve qu'un néon combiné à un ventilateur peut devenir une arme mortelle (!). Et j'en passe...
Venons en à la réalisation, bourrée jusqu'a la gueule de plans "frime" et tape à l'oeil carrément abusés, tentant un mix maladroit entre les "héroïc bloodshed" de John Woo et le Fallen angels de Wong Kar-Wai (oui parce qu'en plus Donnie essaie de donner une dimension "auteurisante" à son film). Cette frime et cette volontée affichée d'égaler les maîtres (même s'il ne possède pas un 10eme de leur talent) est symptomatique de la mégalomanie de Donnie Yen. Narcissisme qui vampirise le métrage puisque la star tente de nous faire partager sa philosophie (plutôt idiote et simpliste au demeurant) et se filme sous tous les angles possibles et imaginables pour nous prouver une bonne fois pour toutes que: Donnie Yen est classe lorsqu'il court au ralenti, Donnie Yen est beau lorsqu'il prend des poses lascives le flingue à la main, Donnie Yen est un romantique au coeur pur, Donnie Yen est dieu etc... Il faut le voir pour le croire !
En résumé Ballistic Kiss est un nanar hypertrophié qui serait littéralement insupportable s'il ne poussait pas constamment les manettes à fond (dans la réalisation tape à l'oeil, dans le romantisme sirupeux, dans les gunfights surréalistes, dans la vulgarité et dans l'auto-célébration) au point d'en devenir un OVNI ma foi plutôt fun.
PS: Dommage que le personnage interprété par Yu Rong Guang (Iron monkey, Musa etc...) soit carrément sous exploité...Parce que le père Yu avec son long manteau, son magnum 44 et son fusil à pompe, ça le fait grave comme dirait l'autre !
C'est vraiment mauvais.
Manque de style personnel dans ce film,des personnages grotesques surtout Mr Macho-man Donnie Yen qui se la pète sans arret,et une histoire que je ponds en 5 min vous savez où!
Un comic book d'action macho-romantique en film ? Cherchez pas, c'est l'univers Donnie Yen !!!
La première fois que j'ai vu un passage de ce film, c'était à travers "Moonlight express" quand nos héros sont dans la salle de ciné et je me suis dis: " mais putain, c'est quoi ce film, ça a l'air de déchirer?!". Ce film, aujourd'hui je le sais, c'était "Ballistic kiss".
Pourquoi Donnie a-t-il tant de mal à être reconnu à travers le monde alors que ces capacités sont hors normes ?
Il essaye donc cette fois ci de se mettre en valeur dans un polar urbain. Et croyez-moi, malgré son visage un peu grenouille, il s'avère réellement impressionant dans ce film qu'il faut voir comme un comic-book pour bien l'apprécier. En effet, les scène d'action sont encore plus abusées que dans la plupart des autres films hong-kongais. Que d'efforts pour donner du style ! Que ce soit au niveau des angles, des couleurs, des ralentis, de la musique...Donnie fait tout son possible pour nous impressionner. On aurait par contre aimé un rôle beaucoup plus important pour Yu Rong-kwong qui ne peut pas trop s'exprimer, si ce n'est par les flingues. Mais bon on est tous là pour Donnie Yen après tout.
Certaines scènes sont inoubliables tellement elles sont décalées, comme ces danses sur les toits d'immeuble. Et puis il y a ces morales ou discours à deux balles qui sont dits si sérieusement. Et mêmes répétés au final dans un sous-titrage légèrement différent (dans une ambiance, je vous raconte même pas...). Alors ridicule ou attachant ? Je le répète, il faut voir ce film différemment, c'est un univers à part: c'est le monde de Donnie Yen !!!