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Tetsuo : The Iron Man

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 2.58/5

vos avis

46 critiques: 3.66/5



Xavier Chanoine 0.5 Epouvantable mais culte.
Ordell Robbie 3 Démarre superbement, indigeste sur la longueur à force d'esbroufe formelle
MLF 0.25
Marc G. 5 Ode a la nouvelle chair
Ghost Dog 3.5 A NEW WORLD! A New Cinema?
drélium 3.25 une bombe visuelle expérimentale vide et quasi inregardable.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


A NEW WORLD! A New Cinema?

Tetsuo: The Iron Man ne dure qu’une heure et 4 minutes, mais c’est une petite boule de nerfs, un OVNI cinématographique aussi énervant que fascinant, aussi terrifiant que drôle, aussi époustouflant que douteux. C’est sans doute pour ça que j’aime ce film bancal, chaotique et hystérique, car il ne se prend pas au sérieux tout en traitant d’un sujet sérieux, la transformation physique du corps humain face aux nouvelles technologies, corps qui selon lui va s’atrophier jusqu’à intégrer des cellules de synthèses au sein de ses cellules organiques, et finir par devenir robot. Tsukamoto a choisi la grosse métaphore et invente un personnage courant dans nos sociétés modernes, le représentant de je sais pas quoi, lunettes énormes et costard cravate, qui va petit à petit se transformer en une machine. Il filme pour cela les technologies de manière sensuelle (cf. la voiture qui écrase Shinya au début), et montre ainsi leur côté attirant, sans pour autant oublier leur côté pervers et aliénant dans le plan suivant.

On peut situer Tetsuo entre les débuts expérimentaux de Lynch (Eraserhead) et ceux de Cronenberg (Frissons, Rage), sans oublier le cinéma underground New-Yorkais (Richard Kern,…). Mais la spécificité de Tsukamoto, c’est l’aspect visuel et sonore qu’il donne à ses films : ici, il multiplie à outrance (et bien au-delà…) les effets d’accélérés et les bruitages sonores grossiers, qui confèrent à l’œuvre une dimension comique que l’on ne retrouvera plus par la suite. Tout cela est soutenue par les mélodies de Ishikawa Chu, tantôt trash, tantôt mélancoliques, ce qui achève de la rendre touchante et profondément humaine. Même si par la suite, dans la deuxième partie du film, les effets de style sont tels qu’on décroche et qu’on s’énerve, c’est pas grave, le fait est qu’on ne peut pas le haïr. Pour ma part, je le regarderai encore avec plaisir avec tous ses défauts qui font également son charme…

Tetsuo comporte quand même quelques scènes marquantes que je me dois de raconter : par exemple, la scène de poursuite entre une femme contaminée par une machine et Taguchi Tomoro (acteur remarquable), très symbolique puisque Tomoro finira par se faire contaminer à son tour et à devenir petit à petit un robot. Ou encore une scène très drôle où une femme qui possède une bite en forme de tuyau de métal de 2 mètres de long excite Tomoro au plus haut point ; celui ci se met à quatre pattes, nu comme un ver, et attend avec impatience de se faire prendre. Mais contrairement à ses attentes, la sodomie est profonde et douloureuse… Par la suite, on le retrouve à moitié machine, possédant des pieds-fusées permettant de se déplacer à toute vitesse dans une ville déshumanisée, et surtout à son tour une bite de fer pivotante qui sera fatale à sa femme !

La scène finale de duel entre Shinya et Tomoro vaut également son pesant de cacahuètes, si tant est qu’on n’a pas décroché avant. Tout ça pour dire que Tetsuo est un film à part ; c’est pas vraiment du cinéma, mais putain ce que c’est jubilatoire ! C’est sincère, horrible et beau malgré tout, tourné avec 2 francs 6 sous et pourtant très bien rendu à l'écran, le scénario est simple mais exposé de façon non linéaire ; bref, un film indispensable à mon goût.



04 juin 2001
par Ghost Dog




une bombe visuelle expérimentale vide et quasi inregardable.

C'est déjanté, visuellement très audacieux avec des trucages de fortune "techno indus" incroyablement imaginatifs, des montagnes de bidules ferrailleux jonchés dans la crasse, un montage épileptique, une image au contraste saturé avec des gros plans de pustules, des bruitages d'océan de vermines baignant dans le liquide de vidange à 1 cm du micro, une musique tec/indus hardcore, un découpage qui met vraiment mal à l'aise (j'adhère à 100% à la métaphore du dentiste d'ikiru), des enchaînements de plans névrosés, de l'image par image accéléré, des flashbacks difficilement déchiffrables, bref, une claque visuelle qui impose le respect.

Pour le reste, cela cotoie d'avantage le clip vidéo plutôt que le cinéma, malgré ses points communs avec la scène indépendante, son ambiance étrange typique de Lynch ou de Cronemberg où se mêlent la violence sexuelle, la douleur et l'orgasme de la fusion des corps meurtris et de la machine (thématique proche de Crash) puis la domination progressive de celle-ci jusqu'à l'anihilation de l'humain déicdément trop faible. Pas grand chose à retenir malgré tout dans le développement si ce n'est que Tsukamoto sous son air tranquille est certainement bien atteint pour oser "dégobiller" un film sado-cyberpunk qui ne peut se regarder qu'une fois : au delà, c'est de la torture... Et pourtant, il reste gravé à jamais au rayon "unique".

09 janvier 2003
par drélium


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