Woman in the attic
Industrie cinématographique extrêmement fermée, où ne réussissent à se monter finalement que des projets extrêmement commerciaux grâce à quelques maisons de production omniprésentes (Sahamongkol, Mono Films, Phranakorn, puis GTMM, Five Star, etc) plus quelques très, très rares projets plus artistiques à l'aide d'investisseurs internationaux (dont bénéficient notamment Apichatpong, Ratanaruang ou – plus récemment – Assarat), la cinématographie thaïlandaise regorge tout de même parfois de quelques exceptions, comme ce premier projet d'un collectif de publicitaires de ANA Film Network. Leur effort ressemble un peu à celui de celui de Wisit Sasanatieng ou de Pen-Ek à leurs débuts (tous deux également issus de la pub) ou – plus récemment – de la société GTH, qui a décroché le jackpot dès leur premier film, "Shutter".
"The 8th day" ne secouera pas autant l'industrie locale et laissera très certainement le marché international totalement indifférent. Le pitch de départ est assez terrible, avec cette pauvre fille enfermée dans le grenier et une vieille dame ayant oubliée de l'avoir mise là et pensant entendre des fantômes; en revanche, l'idée ne tient pas sur la longueur et l'équipe technique n'a pas su se débarrasser de leurs tics visuels inhérents au monde de la pub. Soit une image (Noir & Blanc !) incroyablement léchée, mais une mise en scène vaine et surtout des scènes entières ressemblant davantage à des clips musicaux (y a même du "Massive Attack" – ces gens ont du goût !!), plutôt que des segments d'un film complet.
"The 8th day" n'est pas bon, une sorte d'exercice de style terriblement boursouflé et à la limite du prétentieux (et graveleux avec leur histoire faite pour choquer); mais savoir, qu'il y a des jeunes talents à vouloir s'exprimer dans une industrie cinématographique aussi difficile d'accès que celle de la Thaïlande, c'est déjà une sacrée gageure pour l'avenir.