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2 Duo

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 2.38/5

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5 critiques: 3.1/5

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Anel-kun 0.5
Bastian Meiresonne 4
Illitch Dillinger 3.75
Pikul 2.5
Toxicguineapig 4.75


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"2 / Duo" fait partie d'un jeune cinéma indépendant à émerger durant les années 1990s aux côtés des œuvres de Shinji Ayoama (Helpless, 1996), Naomi Kawase (Suzaku, 1997) ou encore Kurosawa Kyoshi.
 
Lorsque Suwa décide de réaliser son premier long, le présent Duo, en 1996, il n'en est pas à son premier essai cinématographique. En effet, il a déjà assisté une quarantaine de long-métrages depuis la seconde moitié des années 1980, en commençant par 1/2 Mensch par Ishii Sogo en 1986, des nombreux pinku eiga et a réalisé énormément de courts-métrages en 8 mm et 16 mm, ainsi que des documentaires pour la télévision.
 
En intégrant l'Université d'Arts Plastiques de Tokyo dès l'obtention de son bac, il tombe amoureux du cinéma de Renoir, Eustache et surtout de celui d'Alain Robbe-Grillet de par son professeur épris du cinéma français et de ces réalisateurs plus particulièrement.
 
En collaborant avec Sogo Ishii, il apprend la liberté de la prise de vues de la caméra et que le jeu des comédiens ne doit pas forcément être figé, mais au contraire être libre.
 
Cela va également influencer sa future tendance à réaliser des films: en accordant une large part à l'improvisation de ses comédiens en leur donnant juste le point de départ d'une situation et en leur demandant – parfois – d'arriver à un certain résultat, il les laisse évoluer librement…
 
Une méthode largement éprouvée dans le présent "Duo", où les comédiens ont dicté les quasi ¾ du métrage, la caméra set tenant souvent à distance pour capter les agissements des personnages à l'intérieur d'un plan, ou réajustant le cadre en fonction des allers et venues des personnages.
 
Ce qui intéresse surtout Suwa, c'et lorsque la frontière entre le réel et la fiction s'estompe. Il a dans l'idée qu'il fait des documentaires sur ses acteurs. Ce n'est donc pas étonnant, que dans "Duo", on assiste tout d'un coup à une espèce de cinéma-vérité, un cinéma documentaire au cours duquel le réalisateur Suwa interroge ses acteurs sur leurs ressentis dans leur lien l'un à l'autre, confédérant un sentiment d'autant plus réaliste à l'ensemble du film.
 
Ce qui est également important, c'est l'idée de rupture dans les films de Suwa. Effectivement, les titres de ces deux – voire les trois – premiers films présentent des ruptures jusque ans leur titre. "Deux / Duo", qui confère une certaine rupture à être "ensemble…à être "deux", "M/other" avec un tiret entre le M et "Other" donnant ainsi naissance à deux mots distincts, celui de "Mother" – la Mère et "Other" – "Autre" et en contant l'histoire d'une mère, qui tombe amoureux du meilleur ami de son fil set se référant ainsi directement à la traduction de "Mère" et "L'autre" et son troisième "H / Story", à la fois titré" avec ou sans le tiret entre "H" comme la bombe ou la ville de Hiroshima et "Story" – Histoire" et en retraçant quelque part la terrible épreuve historique du largage de la bombe H sur la ville de Hiroshima, de manière fictive.
 
"2 / Duo" inclut donc déjà tous les prémices des futures œuvres (injustement plus connues). Mieux que quiconque et relativement débarrassé de ses futurs tics plus "poseurs" (notamment en gagnant la reconnaissance internationale), il réussit une radioscopie extraordinaire d'un couple en pleine déroute. Le naturel de ses comédiens y est pour beaucoup…même si la dernière partie semble un tantinet trop précipité, comme s'ils s'étaient mis tous trois d'accord pour acheminer le métrage vers une fin plus dramatique, voire même prévue dès le départ, au détriment de la psychologie des personnages.
 
Il n'empêche, que le film constitue une extraordinaire dissection du comportement humain, un film qui vous happe, si vous êtes sensible à ce type de cinéma-vérité, qui s'apparenterait davantage des minutieuses descriptions dans un livre de Balzac, plutôt que du cinéma fast-food d'un Michael Bay, évidemment. Sans aucun doute l'un des tous meilleurs films de son réalisateur.


14 juillet 2010
par Bastian Meiresonne


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