Rageant ! Ca pète bien, le trio de tête assure le spectacle, Benny Chan emballe le tout comme il faut et leur voiture fonce bien dans le tas mais avouons qu'elle subit tout du long de sacrés dommages collatéraux ! L’amitié des trois oiseaux vieillissants est construite en quelques vignettes aussi fainéantes que consternantes - donc cyniques -, leurs coupes de cheveux feraient presque rougir de honte un footballeur français - sauf Benzema ? -, le long pathos bavard copié/collé des égarements télévisuels de Dante Lam alourdit considérablement le véhicule d'une bonne demi-heure de trop et, de mémoire, je ne crois pas avoir jamais vu un flashback aussi nul – celui des crococos - depuis… ma mémoire me fait sans doute défaut. Passée une première heure fichtrement sympa qui affiche une variante B et burnée du Drug War de Johnnie To je lâche l’affaire côté empathie et m’accroche épisodiquement à ce qui me plait. Lau Ching-wan en flic hardboiled impressionne de sa démarche de cowboy ancestrale, les scènes d’action déboitent pas mal – en plus de cligner de l’œil à la scène d’Une balle dans la tête les retrouvailles en bagnoles cabossées sont bien fichues, la déjà fameuse scène de l'hélico nous rejoue l'Arme fatale puissance 10000 et le gunfight final a clairement de la gueule – mais au bout du compte j’en veux vraiment à ce film, et peine à lui pardonner d’invoquer à ce point les réussites internationales de HK pour conquérir un certain public – Infernal Affairs et Exilé en tête. Au final on se retrouve avec un actionner très efficace qui se voudraient davantage mais ne s’en est pas donné les moyens à l’écriture. Et les chansons, très mal agencées, m’ont gavé, et plusieurs scénettes frôlent le ridicule - mon flashback saute dedans à pieds joints -, et la participation du thaïlandais Vithaya Pansringarm (Only God Forgives) mérite à peine d’être mentionnée, et… et j’avais à ce point faim que rien ne reste dans ma gamelle, certes. Mais tout de même.