Circulez, y'a rien à voir.
"Twenty Something Taipei" est un film passable, très plat, qui manque d'ambition au niveau du récit pour venir épauler une réalisation déjà plus digne (qui en fait parfois un peu trop, cela dit, mais dans le contexte, ça passe), notamment au niveau de la photo.
En gros, il aurait peut être fallut développer l'unité dramatique du film pour créer une nuance avec le cadre souvent coloré qui entoure ces djeunz à problèmes.
Les couleurs ont d'ailleurs une place importante dans le film, en témoigne l'une des conversations via ordinateur entre l'un des djeunz et une mystérieuse "Summer Blue". Ceux-ci se mettent à parler de la couleur qu'arbore la pièce où ils se trouvent, et le djeunz, se tournant vers son père mourant, tape "gris".
Les dialogues parlés du film sont en général banals et très cliché, genre "c'est pas grave si on le fait pas tous les deux ; un jour tu trouveras quelqu'un avec qui tu auras envie de le faire" ...
Les situations que vivent nos djeunz sont encadrées par des scènes de discothèque, pas moches mais déjà vues. On attend qu'il se passe quelque chose de plus captivant que des sempiternels cocufiages (au passage, le coup du téléphone qui se met en route et alerte la djeunz-pucelle que son mec se tape une ex, montre bien les limites scénaristiques du film), et il faut franchir la première heure du film pour quelques événements se mettent en place. Mais comme on partait de très bas et qu'on atteint finalement pas des sommets d'intensité, certaines scènes tombent à plat (le djeunz qui se fait écraser, scène dont la chute est prévisible dès le départ, et qui n'apporte rien lors de la conclusion).
Bref, n'ayant lu aucune critiques, j'ai espéré en voyant les premières minutes, que j'aurai affaire à un film crade et cruel à la "Bully" de Larry Clark, mais visiblement, ce n'était pas le but de "Twenty Something Taipei".
Amoureux devant l'éternel de ce doux bordel érotique qu'est la jeunesse désenchantée, ce film est pour toi
"Twenty Something Taipei" raconte l'histoire d'un groupe d'amis night-clubbers dans la tourmente, entre une nana trompée à toute berzingue par son faible mec, une autre n'osant pas sauter le pas physique, et un solitaire attendant que la chose lui arrive comme dans les films romantiques. A la fin, certains se déchirent, d'autres se retrouvent, et tout ça se passe à Taipei, en 2002.
Simple, non? okay, il y a plus simple encore; mais avouons que ça roule pas trop de mécaniques. La question est maintenant: faut-il faire compliqué pour faire bon? ben non.
Ca peut ressembler à Beverly Hills ou Melrose Place, comme l'a vilement suggéré la critique précédante. Ben en fait oui; mais en mieux. Qui a dit que l'idée de base de "Melrose Place" est mauvaise? n'est-ce pas Hitchkock qui a dit qu'"il n'existe pas de mauvais sujet"? le développement n'est-il pas tout ce qui importe? ben si. "Twenty Something Taipei" le prouve, très intelligement.
Ca se passe à Taipei, en 2002... et c'est très bien écrit. On ne prend pas trop de risques, certes; mais est-ce encore une fois bien là un mal? le film de Leon Dai est un film sur l'amour dans le couple, le couple dans l'amour. Et à ce niveau là, toute la réussite du film réside dans le fait que chaque personnage prend vie (à peu près tous, mis à part celui de la gouine un poil cliché), en quelques répliques bien senties et quelques situations originales (la relation ambigüe entre la fille vierge et son chaud "copain", la relation internet anonyme entre un couple improbable, etc).
Lorsque c'est marrant, ça a son effet; et les conclusions du film, jolies et optimistes (donc plus dramatique on va dire), achève de rendre le film attachant.
Attachant; voilà le mot. Et même si les ambitions du film ne sont pas grandioses, cette petite oeuvre pleine d'une "génération désenchantée" vaut à mes yeux cent fois mieux qu'un snobinard "Millenium Mambo", tant au niveau du plaisir de spectateur que cinématographiquement parlant.
La réalisation de Dai est légère quand il faut, et un peu plus pesante (jouant plus sur le statisme des cadres) lors des scènes dramatiques; dans l'ensemble, affublée d'une lumière très fashion, elle est très correcte, et comporte pas mal de très beaux plans élancés lors des scènes d'amour. Parce que bon, il ne faut pas oublier que c'est un Cat III, malgré son niveau formel bien au dessus de l'habitude; et en cela, le film comporte quelques séquences vraiment bien foutues (quasiment érotiques dans le bon sens du terme). Même à ce titre donc, la chose est... ahem, plaisante :).
Pourquoi se refuser un plaisir si modeste?