Bloody Tie
"Le grand @!#$" fait incontestablement parti des pires réalisations de Masumura. Pur film d'exploitation, il souffre d'un scénario sclérosé, d'un jeu d'acteurs cabotin au possible et d'une mise en scène totalement insipide.
Pourtant, le début du métrage laissait augurer du meilleur. Un écriteau annonce que le récit n'est que pure fiction – ce qui semble donner lieu à un pamphlet politique ou social (notamment par son titre anglais, "The Most corrupted") s'avère finalement une EVIDENCE en fin de métrage par l'invraisemblance de son scénario. Le personnage de l'avocat n'est pas crédible une seule seconde et le mince prétexte qui lui servira "d'innocenter" sa cliente est d'un ridicule très mal assumé (faut quand même pas prendre les forces de l'ordre pour plus cons qu'ils ne sont).
Toujours concernant le début du film, après une brève scène d'introduction assez "réaliste", le générique arrive pile sur le moment "d'abus" de la jeune femme. Saoule, elle est abusée par le yakuza, qui prend des clichés de nu pour la faire chanter par la suite. Au moment de la dénuder, la pellicule passe en vue "négative" et permet l'exposition en nu frontal sans franchement offenser le public (et la censure). Une nouvelle belle ruse de Masumura pour flirter avec les limites de la décence…avant qu'il tombe dans le purement gratuit, en "déshabillant" son actrice à la moindre occasion par la suite et la fait se tabasser à plusieurs reprises. Alors que les coups sont clairement portés à côté de son corps, les bruitages sont d'un ridicule fini.
Las mise en scène insipide colle parfaitement au ridicule de situation. Outre les nombreux moments purement gratuits de nudité et de violence, Masumura réussit à noyer toute dramaturgie. Un meurtre est platement mis en scène et la mise en scène machiavélique de l'avocat – pièce maîtresse de tout le film – d'une comique involontaire. Le dernier tiers du film se mue en un plaidoyer de barreau d'un @!#$ sans pareil – accusé et défenseur se livrent une bataille dans une pièce sommaire sans aucun enjeu. TOUT repose sur le "gimmick" de comment innocenter la jeune femme…qui est franchement risible et connu dès sa mise en scène.
Enfin, la toute fin, assumant la "reconversion" réussie de la victime en habile manipulatrice, est un pur moment de comique involontaire et seulement résumée par une phrase maladroite de l'avocat.
Une œuvre, faussement provocatrice, à mille lieues des nombreuses autres productions de même style de la même époque et – surtout – sans aucune implication de la part du réalisateur autrement plus inspiré sur d'autres productions.